top of page

Episode 8

 

8-L' ARIVEE DE MONSIEUR 

 

.....il ne souhaitait pas qu'un clic de souris dévoile au monde "du monde des affaires" ses coordonnées précises; mais les enfants avaient un peu vendu la mèche dés leur arrivée me semblait-il.

 

 

 

Il visita nos installations  à un quart de million d'€ la semaine au galop, mémorisant l'espace et le volume à ma grande surprise. 

Il disposait d'un disque dur super bien formaté, ne ratait rien, n'oubliait rien. Doté d'une capacité d'analyse hors du commun, il avait une idée par seconde, un projet par minute: c'a s'annonçait bien !

Il présida le dîner qui était toujours servi sous la forme d'un buffet, les entrées côtoyaient les potages, les plats froids, chauds, salés sucrés, entremets tout était disposé, simultanément.

On ouvrit rapidement les cadeaux apportés par l'avion, on laissa tout en plan; puis monsieur ordonna aussitôt le couvre feu général.

Madame me rejoignait en cuisine pour conditionner les restes, car on ne jetait rien. Elle s'asseyait un instant veillant sur notre bien-être; monsieur la rejoignait pour nous remercier, nous souhaiter un bon repos et une douce nuit .

 

Après le petit-déjeuner, je devais être disponible pour l'accompagner aux courses munis de billets de mille francs Suisse en poche dans un grand porte-monnaie de sommelier.

Ses yeux fixés sur ses écrans à l'écoute des vibrations "tous des cons d'incapables disait-il fréquemment".

Je conduisais le minibus, il s'asseyait à ma droite, les deux gardes-du-corps derrière nous. Il vociférait en communiquant avec ses collaborateurs autour du monde, lesquels devaient obligatoirement vivre à l'heure Suisse.

Puis d'un coup il s'exprimait avec douceur :"Jules s'il vous plaît venez avec moi j'ai vu quelque chose " je lui indiquais avec beaucoup de diplomatie qu'en Suisse on ne pouvait s'arrêter et stationner dans la rue impunément , un garde du corps prenait le volant et nous suivait à distance et, nous allions acquérir ce dont il convoitait.

 

Richissime, il était à la tête d'une immense compagnie de trading chaque seconde le compteur devait augmenter....je n'en écrierais pas plus.

Lors de longs trajets nous étions assis derrière, avec mes portables je préparais l'étape suivante, l'entrevue, le repas, je devais quelquefois répondre à son autre portable ou utiliser le mien ! J'ai souvent entendu ou participé à des conversations très sensibles ou gênantes. 

J'étais discrètement à son service avec fidélité & honneur !

Un ami militaire ex-commando Hubert m'avait dit que toute sa vie il avait vécu dans l'ombre et dans le silence pour servir: je m'y inspirais.

 

Une nuit mon portable sonna, j'eus ce soir là une demande particulière particulièrement sensible, je rassurais mon interlocuteur que le message serait transmis avec toute la confidentialité d'usage.

Le lendemain je servis moi même le café de monsieur dans le fumoir portes biens refermées pour lui rapporter le message, son visage blêmit puis vérifiant à nouveau la porte, il me dit d'aller chercher deux cafés que nous prîmes ensembles, il apprécia mon entregent, ma diplomatie ma discrétion, et qu'il n'oublierait pas ma loyauté.

 

Lorsqu'il était en colère il insultait ses correspondants dans toutes les langues, je me faisais alors, tout petit évitant de croiser son regard.

Le premier jour de course nous achetâmes une quinzaine de kilos de charcuteries fines, un jambon noir de bigorre et un pata negra, toutes les boîtes de caviar disponibles, plus deux caisses de château pétrus.

Je présentais tous les jours à leur collaborateur les factures et les bouteilles vides.

Le brillant chinois de service restait en permanence au chalet pour répondre aux exigences du restant de la famille, de M.Hyacinthe et de madame dont le mot le plus prononcé était: il faut acheter, vous achèterez, alors nous achetions tout ses désirs compulsifs.

Le petit-déjeuner était servi entre sept et huit heures, madame petit-déjeunait d'une omelette au caviar d'une salade de huit fruits frais différents à température ambiante dans huit saladiers différents.

 ​

The mystery Butler | Jules mountbrion

bottom of page