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Episode 3

 

3-CONSTITUTION DE L'ÉQUIPE    

 

 

Je recrutais trois cuisiniers, un Suisse porté ou supporté par l'alcool, amateur de films X, un chef de partie franco-Suisse fribourgeois qui riait sans cesse sans savoir pourquoi et répétait: "yes we can", une jolie cheffe de partie Française dotée d'une forte et belle personnalité, excellente pâtissière. C'était la seule à avoir la tête sur les épaules. 

 

Les femmes de chambre, les lingères et les femmes de ménage n'avaient pas la rigueur nécessaire pour intégrer le monde du luxe ! alors avec gentillesse et patience j'ai essayé tant bien que mal de dégrossir la situation.

J'ai rencontré des soucis similaires avec les hommes cependant, je les traitais avec une méthodologie différente, c'est le résultat qui compte.

Ils sont rentrés dans le rang et ont appris à vivre "helvétiquement notre". 

J'ai dit au deux albanais qu'une bonne lettre de recommandation pourrait leur servir pour se représenter à la Légion et c'a à marché.

 

Un "collaborateur" ne souhaitant pas intégrer la laïcité Suisse fut raccompagné manu militari à la frontière pour éviter tout dérapage

Personne n'est au dessus des lois et règlements fédéraux et cantonaux

cet épisode clos, tout est rentré dans l'ordre: l'ordre helvétique évidemment .

 

Tout ce petit monde fumait comme des pompiers.

Je ne sais plus quel stratagème j'ai dû utiliser pour les contraindre à soigner intimement au quotidien leur personne ! mais j'y suis arrivé !

L'Ecole hôtelière de Lausanne m'avait confié deux élèves de 3éme année pour encadrer auprès de moi notre équipe qui avait une addiction au téléphone portable effrayante et, se supportait aux mieux.

Ce petit monde pratiquait une étrange activité: le ménage à une main.

Je devais avec une main de fer dans un gant de velours mettre fin à cette activité particulièrement agaçante.

On travaillait avec ses deux mains le portable était impérativement éteint 

 au vestiaire.

 

Mon équipe constituée, je me présentais à l'administration communale pour déclarer une activité hôtelière ponctuelle.

Je déposais à la police de l'habitant les contrats et les passeports de mon équipe, ainsi que l'identité "du loueur", j'indiquais le nombre de personnes, la durée du séjour, j'anticipais le payement de la taxe de séjour.

 

En fait, compte tenu du montage financier particulier, il avait été convenu que le chalet était mis à la disposition gracieuse de l'ami du propriétaire, lequel s'engageait à rémunérer le personnel saisonnier, avec impôt prélevé à la source.

Je savais que je jouais avec le feu, je frisais l'illégalité, j'expliquais donc que les dépenses des occupants profiteraient largement à la commune ce qui s'avéra exact.

Toutefois je conservais les traces écrites de nos transactions au cas ou le service fiscal serait pointilleux.

 

Mon équipe étant constituée, je pouvais commencer un exercice de simulation grandeur réelle ! 

Combien de fois ai-je entendu : 

je n'ai pas le temps !

Ce n'est pas moi c'est l'autre ! 

ou d'habitude ! 

J'avais beau tenter d'expliquer que dans le monde du luxe il n'y a pas d'habitudes, il y avait des traditions, des codes des gestes à connaître, à pratiquer, à mémoriser, ainsi que des paroles à ne jamais prononcer ! 

 

Encadré par les jeunes cadres de l'EHL nous avons pratiqué comme à la Légion Etrangère: l'amalgame & le bourrage de crâne : le couteau est à la droite de l'assiette : répétez...

la fourchette est à gauche de l'assiette: répétez...  

les verres, répétez , les serviettes, répétez ! 

la soupe est bonne : répétez 

la mise en place, répétez !

 

En peu de jours les novices avaient assimilé l'essentiel : Obéir, éviter de se gratter le "derrière" devant les clients, ne pas boire à la bouteille, de "bouffer" pendant le service des repas, de ne pas fumer, de ne pas téléphoner, ne pas recevoir de famille ou d'amis, d'arriver à l'heure, de constamment soigner ses mains et sa tenue !

Cinq jours avant l'arrivée des V.I.P. je reçu des consignes complémentaires nos clients étaient intolérants au lactose, au gluten, leur alimentation ne comporterait pas de viande rouge, ni de gibier, ni surgelé, pas de congelé, jamais de conserve.

 

En revanche, ils aimaient les poissons, les volailles, les charcuterie fines, le foie gras; le caviar, les fromages Français...et Suisses.

Ils avaient une exigence particulière concernant tout le linge.

Le linge devait être entièrement relavé avec une lessive "hypoallergénique" sans adoucissant et avec du bicarbonate.

Nous utilisions du vinaigre d'alcool blanc en place de produit de rinçage.

Je réquisitionnais tout le personnel en chaussettes retirer les couchages, les couettes, les serviettes.

On relava dans les trois immenses machines tout le linge du chalet qui fonctionnèrent 24 heures sur 24.

Dans les séchoirs on étendit les draps qui furent, vu l'altitude rapidement secs.

Les calandres, les fers, fonctionnèrent eux aussi à plein régime 24H/24.

The mystery Butler | Jules mountbrion

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