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The mystery Butler | Majordome | Trop beau pour être honnête

Trop beau pour être honnête | Episode 3

Trop beau pour être honnête        ( suite & fin  )


Résumé de l’épisode précédent.




Pendant leurs délires de gosses de riches sur les immenses vagues de l’océan, j’allais à la rencontre des Basques, je parcourais leur merveilleuse province à cheval sur deux pays, entre Pyrénées et l’Atlantique.



Les Basques comme les Suisses avaient l’art de cultiver le beau. Ils avaient le dont de sculpter leurs paysages, et leurs villages merveilleusement.


J’ai visité les 7 provinces basques à cheval sur deux pays, de la Soule, du Labourd, de la basse Navarre, j’ai parcouru avec le même enchantement les autres provinces côté Español, l’Alava , la Vizcaya, la Guipùzcoa et enfin la Navarre et de Pamplona jusqu’à St Jean Pied-de-Port. 



Je ne pratiquais pas le surf, je n’étais ni bâti, ni formé pour apprivoiser les fabuleuses vagues de l’océan vert de gris, je préférais rester seul sur la terrasse de ma chambre ventilé par l’air iodé du large. 


J’adorais être bercé par les bruits de ces murs d’eaux presque pendulaires qui s’échouaient sur les rochers.


L’odeur et la douceur de la brise marine me rassurait. 


Cependant, j’avais toujours auprès de moi cet horrible nouveau téléphone "trans-portable" : le radiocom 2000 même en déplacement. 


J’étais un majordome en disponibilité surveillée. 


De temps en temps le chasseur-groum glissait sous ma porte les derniers télex et messages reçus du monde entier. ....





Trop beau pour être honnête.



19- La planche de salut. 



Comme je l’écrivais précédemment, Stanislas avait une addiction démesurée pour tous les risques.


Comme un sauteur à la perche, il mettait sans cesse la barre plus haut. 


Une fin d’après-midi , j’allais à sa rencontre sur la plage de Biarritz, je croisais ses amis de glisse se dirigeant vers l’hôtel du Palais, Stanis n’était pas avec eux.


 Ils ne semblaient pas se soucier de sa non réapparition ou de sa disparition, m’affirmant qu’il était encore à l’océan, qu’il attendait la grosse vague, la dernière.


J’ai perçu à cet instant que la solidarité de l’équipe venait de se fissurer ...


Ne le voyant pas revenir, j’attendais une demi-heure puis, je prévenais les secours.


J’indiquais aux sauveteurs que la dernière fois que l’on l’avait aperçu, il se trouvait au large de la plage entre l’hôtel du palais et le casino de Biaritz .


Deux bateaux de sauvetage furent dépêchés sur les lieux.


Quelques instants plus tard il était repêché, par les secouristes de SNSM.


Il avait été rabattu par la force des vagues sous les falaises du bord de mer, au dessous du rocher de la Vierge. 


Sa combinaison était largement lacérée, son visage était tout pâle,  il saignait abondamment, sa planche avait été finalement sa planche de perdition et sa planche de salut.


Je mesurais tout de suite la gravité de la situation l’entendant hurler de douleur et, je l’accompagnais aux urgences. 


À l’hôpital l’équipe médicale me conseilla de revenir demain, qu’il était impossible d’établir un état des blessures le soir-même et puis, je n’étais pas de la famille !


Retourné à l’hôtel, j’informais le concierge de l’hôtel du palais de l’accident lui demandant de faire transférer dés que possible le contenu de la suite de Stanis dans la mienne, et de la libérer. 


Ce soir-là, je préfèrais me retirer seul dans mon appartement. 


Je  n’avais pas l’intention de partager mon dîner avec ces rufians, préférant me faire servir un club-sandwich accompagné d’un verre d’Irouleguy blanc.



20- Haute re-couture 



C’est le lendemain en me rendant à la clinique que je mesurais l’ampleur de ses blessures. 


Son corps était toute une plaie, il essayait de balbutier quelques mots de remerciements pour mon initiative sans y parvenir.


Il était claquemuré dans une chambre entièrement stérile. 


De son rocher, la Vierge avait été sans doute particulièrement bienveillante à son égard. 


Les chirurgiens avaient oeuvré toute la nuit pour recoudre ses nombreuses plaies y compris dans les endroits les plus intimes. 


Intransportable, je fus obligé encore une nouvelle fois de ma vie de majordome de m’adapter à des circonstances bien particulières, mais,  j’étais tout de même  logé dans un palace et, particulièrement chouchouté. 


Les spécialistes en chirurgie esthétique et reconstructive appelés à la rescousse, furent excellents en pratiquant une micro-chirurgie bien spécifique. 


Deux jours après, je fus autorisé à visiter Jean-Stanislas, j’étais vêtu avec une tenue de salle d’opération, j’avais l’impression d’assister à une opération chirurgicale. 


Il avait un regard ou se mêlait haine et rage sans doute parce qu’il avait été vaincu par la puissance de flots. 


Malgré ses plaies, il avait conservé une tête de battant.


Son visage me faisait penser au guerrier de cette fabuleuse sculpture de Rude, qui orne l’arc de triomphe de l’étoile, représentant la Marseillaise. 


Il n’avait pas de fractures gravissimes, cependant son dos avait particulièrement souffert, ses dernières vertèbres s’étaient tassées, et déplacées, provoquant d’affreuses souffrances, sa peau était entaillée et déchirée de la tête aux pieds. 


Il lui était impossible d’accomplir les gestes élémentaires et essentiels du quotidien sans l’aide du personnel médical ou d’une tierce-personne.


Son hospitalisation me surchargeait de dossiers, et de choses à  faire qui n’étaient dans le domaine ou rôle habituel d’un majordome,  je faisais de mon mieux pour faire face à mes nouvelles attributions.


J’essayais de m’adapter à ces nouvelles circonstances. 




21- The show must go on.



Je ne pouvais lui rendre visite uniquement l’après-midi entre 16.00 et 16.30, ce petit laps de temps me permettait d’échanger sur les dossiers en cours, j’essayais d’assurer avec mes frêles épaules inexpérimentées la continuité contrôlée de son entreprise. 


Les premiers jours il avait beaucoup de difficultés pour s’exprimer, sous sédatif, son mental s’était presque détaché de son corps. 


Lors de cet intérim, je découvris dans ses affaires des aspects obscurs qui me conduisirent à la plus grande circonspection . 


À Paris, Robin excellait  par son inefficacité, et paresse, j’essayais de le couvrir maladroitement ce qui n’échappait pas à notre boss. 


Quand les chats n’y sont pas, les souris dansent me disais-je.


Ce garçon avait abusé de notre confiance, en empruntant mon véhicule de fonction. 


Il avait eu un grave accident en Bretagne. 


N’étant pas le conducteur désigné par l’assurance, il était dans de très très sales draps, j’avais choisi de ne rien communiquer pour l’instant à Stanis.


Il était suffisamment affecté par l’attitude de ses partenaires de vagues, je ne tenais pas à accentuer sa déception. 


Ses prétendus amis brillèrent par leur absence ce qui fut une plaie supplémentaire pour mon boss. 


Solide: il encaissait. 


D’ailleurs dés le premier jour, à leur atterrissage, dès la sortie de leur jet, j’avais déjà cerné les individus, mes connaissances en l’humain m’avait aussitôt éclairé. 


Ses collègues d’affaire étaient pour moi  des merdes maintenus dans des bas de contention, ils n’étaient que duplicité, ruse, mensonge, luxure, que des mecs intéressés et opportunistes.



En visite à l’hôpital, j’avais amené avec moi le fameux téléphone "radio-com 2000" afin qu’il puisse communiquer "urbi & orbi "...


pendant son hospitalisation.


Il m’avait confié des tâches et des dossiers dont ma formation initiale ne m’avait pas préparé.


Vous avez du bon sens Jules, vous saurez vous adapter intelligemment. 


Ces compliments me faisaient plaisir mais, je n’étais pas suffisamment retors pour mettre mes mains dans un panier de gros crabes de peur d’y laisser un doigt.


 



22- Les rats quittent le navire.


 


Comme écrit plus haut, j’avais fait libérer sa suite et transféré tous ses effets personnel ainsi que tous ses dossiers dans mon appartement. 


Ces faux-culs avaient tenté d’entrer dans sa suite essayant de soudoyer la gouvernante et les femmes de chambre, sans y parvenir. 


N’étant pas tombé de la dernière pluie, j’avais anticipé. 


Deux jours après, le concierge me demanda des nouvelles de Stanis et m’informa  que ses excellents amis-partenaires avaient quitté l’hotel emportant quelques souvenirs de leurs suites.


Les rats avaient quittés le navire sans essayer de me croiser, sans être venu visiter leur partenaire à l’hôpital. 


J’essayais de minimiser diplomatiquement leur attitude auprès de Stanis, mais il n’était pas dupe.


Dés cet accident, je fus contraint de m’accommoder autrement, de transformer le majordome en auxiliaire médical. 


Réalisant ma disponibilité, Stanis avait modifié son attitude à mon égard, il était devenu plus doux et plus humain. 


Ses cicatrices virilisaient son visage lui conférant une certaine noblesse. 


A l’hôpital, ses chocolats étaient très très appréciés, ainsi que le patient, ses yeux verts en amende ne laissaient pas le personnel soignant indifférent. 


Sur les conseils des  médecins, j’avais acheté des caleçons, des sous-vétements, ainsi des survêtement assez amples et doux afin qu’il puisse se mouvoir sans trop souffrir .


Il n’existait pas d’exosquelette à cette époque, il était donc 


maintenu dans une sorte de corset et par une minerve qui lui donnaient un air du commandant von Rauffenstein dans la grande illusion interprété par Erik Von Stroheim. 


Cinq semaines plus tard, sa première partie de convalescence et rééducation achevée, nous retournâmes en jet à son domicile de l’avenue Montaigne à Paris.



23- Eden: promue infirmière.



Stanis et moi, étions devenus très proches à cause des circonstances mais pas au point de devenir des intimes, j’étais sensible à ses souffrances sans pour autant devenir son souffre-douleur. 


Cela faisait plus de deux mois que je n’avais pas eu de jours de repos, je confiais à Éden notre douceur berbère, la prise en charge de l’invalide de l’océan pendant mon absence. 


Le sublime corps d’Eden n’allait sûrement pas laisser Stanis indifférent .... ! 


Je lui confiais notre boss, son intimité, & ses cicatrices.


Avec l’accord de Stanis, je retournais deux semaines en Suisse me ressourcer lui laissant gérer le cas Robin, et de ses amis en affaire, .


Avant de revenir en France, il m’avait demandé de faire un grand détour par Ibiza, je devais rencontrer des agences immobilières, visiter plusieurs villas et en réserver une pour nos futures vacances.


Je devais identifier et découvrir les ressources locales, marchés restaurants, fournisseurs, divers prestataires. J’allais à rencontre de  la faune nocturne et identifier divers lieux de débauches pour millionnaires.


Un ami expatrié fiscal me logeait dans sa splendide villa et m’avait confié pour mes déplacements une splendide Ferrari 250 testarossa. 


Inutile de vous préciser que je ne passais pas inaperçu dans l’île bien que ce ne fut pas la seule voiture de prestige d’Ibiza.


Entre-nous, ce n’était pas le véhicule idéal pour les chemins de terre, ni pour faire des courses. 


L’île dans toute sa longueur ne dépassait pas les 40 km, elle était dangereusement plate. 


En revanche question drague et approches humaines, je ne vous raconte pas... 


Je suis resté vivre "auprès de la princesse" une semaine dans d’excellentes conditions. 


J’étais devenu presque un prince consort : qui sort ! 


Quelques jours plus tard, notre future villa de vacance enfin réservée et payée,  je rentrais à Paris. 




24- Retour aux choses sérieuses ou ...presque.



Revenu au pays de la gauche caviar, je reprenais mes fonctions de majordome, d’homme de confiance, d’assistant médical à la fois, je ré-enfourchais à nouveau ma bicyclette, mon cannondale rouge. 


Ses cicatrices étaient très douloureuses, il ne pouvait plus avoir de relations tendres, ni des corps à corps intimes. 


Les carences affectives le rendait irascible presque désagréable. 


Cependant, il continuait le développement de ses activités poursuivant l'achats et l'acquisition de restaurants, d’hôtels de luxe et d’hôtels à exploitation saisonnière à l’aide d’un mécanisme financier très particulier. 


Je n’avais pas totalement pris conscience que je travaillais sur un terrain relativement miné.


Il participait à de nombreux déjeuners d’affaire en compagnie d’investisseurs, qui étaient toujours sous le charme de mon charismatique boss, ne se méfiant pas des fils tendus de sa toile d’araignée. 


Très fin séducteur, bon vendeur, il aurait été capable de proposer à la vente la tour Eiffel ou le palais des nations unies á Genève tant il était baratineur. 


Si je pouvais ne pas assister à ces déjeuners interminables je m’en trouvais ravi.


Quelquefois je ne pouvais pas faire autrement,  j’étais tenu de faire "le" potiche Suisse.


J’avais beaucoup plus de tâches à accomplir suite à l’éviction violente de Robin. 


Il était impossible pour l’instant de recruter une autre personne tant le poste de factotum était multitâches .


Je suggérerais le retour provisoire de Robin à Stanis qui accepta de le faire quitter son purgatoire, mais le plaça sous mon contrôle direct. 


Dès son réintégration il n’aurait plus accès à nos véhicules, ni à mon vélo ...


Comme écrit précédemment, je m’étais aperçu que les revenus de l’entreprise émanaient de diverses sources glauques de chez glauque, pour aboutir vers des investissements douteux. 


J’avais choisi de fermer ma bouche, m’abstenant de tout commentaires. 


Je me trouvais en face d’un dilemme : suis-je un lâche ou un salop en fermant ma gueule ou en l’ouvrant ? 


J’étais un majordome, le majordome pratique l’art de se taire même en face de personnes rusées. 


La plus grande ruse du diable n’est-il pas de faire croire qu’il n’existe pas, alors , je me rendais moi aussi invisible. 


Quelques semaines avant les vacances, nous reçûmes à dîner dans la salle du fond du "bar des théâtres" une dizaines de partenaires de Stanis, soirée qui se prolongea sur la terrasse de son appartement tout près du ciel. Je me souviens d’avoir servi des macarons de chez Ladurée ainsi que des glaces et sorbets de chez Bertillon.


Un interlope rabatteur parisien bien connu, nous avait rejoint avec une brochette de jeunes femmes tout à fait convenables, du moins en apparence.


Toutes ces perles appartenaient à  toutes les couches socio-professionnelles : avocate, infirmière,  clerc d’études, mannequin, drh, femme au foyer, et j’en passe, toutes paraissaient  lascives et voluptueuses à souhait. 


Cette rencontre au sommet était la dernière présélection d’invitées susceptibles de nous accompagner lors nos prochaines vacances à Ibiza. 


L’interlope et rabatteur avait sans doute briefé les jeunes beautés, il avait probablement dû les tester avant de nous les recommander. 


J’avais eu un échange de regard soutenu avec une jeune femme  mi-figue mi-raisin qui semblait souffrir, je découvrirais plus tard qu’elle s’interrogeait sur sa dysphonie de genre.  


Le deal était sans ambiguïté, vacances de rêve, jet-set, sorties dans restaurants et dans des lieux branchés, promenades en mer , mais partage de couette(s) très fermement conseillé, voire obligatoire. 



  



25-  Vol direct pour Ibiza. 



Le rabatteur et mon boss m’avaient refilé le soin d’organiser avec le pilote  le transfer de ces "pipeuses"de choc sur l’ile avec leurs effets personnels. 


Les autres invités que j’avais surnommé eux-aussi des interlopes 


arriveraient avec leurs favorites avec leurs jets personnels. 


Quand à mon charter, le RDV  était fixé à l’entrée de la zone aviation d’affaire de l’aéroport du Bourget près de Paris.


J’avais prévu une collation et des boissons pour le vol qui durerait environ 120 minutes. 


Trois heures avant l’envol, j’étais déjà sur place guettant à l’extérieur l’arrivée de l’escadron de Vénus. 


Toutes arrivèrent en temps et en heure aussi chipies les unes que les autres, certaines étaient déjà chaudes et échauffées, fières d’être transportés dans un jet privé.


Dieu merci à cette époque, les selfies n’existaient pas ...


Je m’étais annoncé aux services des douanes et gendarmerie des transports, je présentais tous les passeports de mes passagères, en indiquant que c’était des mannequins pour des shootings photos aux Baléares. 



Dés leur arrivée à la villa,  elles me considérèrent un peu comme le G.O. le gentil organisateur de service, elles comprirent rapidement que c’était bien moi qui détenait les fonds de fonctionnement du séjour.


J’étais le pilier central, le banquier de leurs vacances. 


La villa louée à l’extrémité de l’île dans la baie de Portinatx coûtait en 1984 la bagatelle de 30 000 francs suisses la semaine.


Nous avions 9 chambres et salles de bain, piscine à remous, une grande terrasse ombragée, une immense cuisine intégrée dans un grand "comedor", un bar-salon, et  en sous-sol, des réserves et une très grande chambre bien fraîche pour moi.


J’étais très bien au calme derrière et sous la bâtisse, un peu isolé du reste de la colonie de vacances. 




26- le Café Montesol.



Levé très tôt, j’allais petit-déjeuner au centre de l’île au café Montesol puis, je faisais le marché en plusieurs étapes, viandes et poisons dans mes glacières. 


La voiture chargée, j’achetais les viennoiseries, le pain


les fruits et je retournais rapidement au dortoir...


J’avais laissé trois machines à café couler automatiquement à intervalle de 30 minutes. 


Accompagné d’un couple de gardien-employés de maison, je veillais à l’intendance sauf que le rythme de travail des ibizenco était totalement différent de celui du continent. 


Ce petit couple s’efforçaient d’effacer en silence les dégâts des retours de discothèque ainsi que les reliefs des agapes matinales éparpillés tout autour de la piscine, j’en reparlerais plus loin. 


Donc je suis devenu un îlien Ibizenco rapidement par la force des circonstances et du climat


Mes pensionnaires se réveillaient généralement vers 13/14.00 h, après avoir pillé les réfrigérateurs, pollué les toilettes, elles descendaient en mer rejoindre les grosses et puissantes cigarettes super rapides.


Les filles adoraient seins et strings au vent aller frimer sur les autres plages et apponter auprès des restaurants branchés. 


Je ne m’occupais pas de ces engins nautiques, trop rapides, trop bruyants, particulièrement inconfortables. 


La deuxième semaine mon boss a tenu à piloter lui-même ce bolide 


et faire de l’esbroufe devant ses invités. 


En quittant le restaurant de plage, ils ont étés à cours de carburant et sont revenus du large à la rame...sans rames. 


Le soir même tous & toutes se sont couchés épuisés après un avoir englouti un gazpacho et une salade de pastèque à la menthe. 



27- Un barbecue very hot.



Il m’est impossible de résumer l’ensemble de mes journées et de raconter tous les faits et gestes de ma colonie de vacances en quelques lignes. 


J’utilise le mot pensionnaires parce qu’ils se conduisaient comme tel. A l’intérieur de la maison, le décor était presque spartiate, les lits étaient très très confortables, la literie et le linge de maison étaient de qualité, les douches étaient agréable mis à part l’absence de pression d’eau aux robinets due à une île sans relief.


Les filles avaient pris l’habitude de se savonner à la douche de la piscine et se rincer en plongeant dans l’eau, question hygiène ce n’était pas le top plus les crèmes et huiles solaires. 


Le périmètre interne du bassin prenait de drôles de couleurs, et l’eau une drôle d’odeur. 


Nous avions à dix mètres derrière la piscine une vaste treille de vigne ombragée avec de grands et confortables bancs.


J’aimais cet espace, j’aimais la vue sur la Méditerranée, j’aimais sentir le vent du large en buvant un grand verre d’horchata de chuta bien fraîche. 


Derrière un muret à l’abri du vent du large, il y avait une cuisine extérieure, équipée d’une plancha, d’une rôtisserie, et d’un volume ou espace réfrigéré. 


C’est dans cet espace que nous préparions le fameux, le monstrueux  barbecue "salsa picante pimenta palmera puta la madre ". 


Cette préparation consistait à faire macérer différents morceaux de viandes ( Bavette, hampe, araignée, travers de porcs ) dans une marinade sud-américaine composée de différents ingrédients, épices,piments, alcools très forts, qui auraient pu réveiller une momie endormie depuis 25 siècles. 


Des alcools puissants étaient servis avec ces grillades, rhums,  gins et des vins bien charpentés. 


Ce genre de sauce provoquait à l’estomac ce que le destop faisait  aux canalisations bouchées. 


Certains invités  pouvaient être suivis à la trace ou restaient collés au sol en déféquant, quelle horreur c’était l’horreur plus les mouches. 



28-Les hommes de pierre .



Derrière la villa, proche du parking il y avait une petite mine à ciel ouvert dans laquelle travaillaient à longueur de journée un père et son fils. L’homme avait un très bon ttbeau visage fissuré et buriné, sculpté par le vent  du large et par le soleil Ibizenco. 


Le fils était auprès de son père cassant ou taillant les pierres extraites du sol à longueur de journée. 


Le fils était la copie conforme de son père moins les rides, beaucoup plus grand et plus athlétique que son papa.


Ces deux hommes dégageaient un regard puissant et serein, presque résigné, leurs immenses mains leur servaient d’enclume, ils travaillaient sans complaintes assis entre deux tas de caillou : un à casser, un cassé. 


De leurs visages émanaient une beauté et une noblesse qui ne laissaient pas nos filles indifférentes, je ne savais pas si  ces apollons dérangeaient ou démangeaient les filles. 


Mon échange quotidien avec eux me permettait d’améliorer ma compréhension et mon vocabulaire en Espagnol.


Un jour mon boss les invita, pour partager une agape de voisinage en toute amitié, nous fûmes agréablement surpris  par leur éducation, le


tenue et par leurs connaissances


Nos princesses étaient agglutinés autour de nos invités espérant et fantasmant ou que sais-je, elles approchaient de l’authentique, en les touchant, elles touchaient la terre.


Beaucoup plus tard, j’apprendrais que nos deux tailleurs de pierre étaient propriétaires de la maison de nos vacances. 



28- Les naufragés du sexe. 



Souvenez-vous de cette ancienne réclame d’un grand magasin Parisien en 1960 qui avait pour slogan  « à tout instant il se passe quelques chose» Ibiza c’était tout cela, à chaque instant il se passait des choses, jours et nuits. 


J’étais le témoin oculaire de spectacles, dont certains étaient pitoyables.


Avoir une belle paire de fesses à Ibiza ou une belle poitrine ou les deux sous une belle frimousse était loin d’être un argument pérenne.


Beaucoup perdaient leurs espoir et leur virginité en peu de temps s’ils ou si elles n’étaient pas suffisamment et solidement armés. 


J’avais surnommé ces jeunes paumés: des chair-ubins (es ) à bites. 


Celles et ceux qui avaient la quantité, la qualité, l’endurance,  les arguments de chocs, et la santé nécessaire tenaient une ou deux semaines. C’est le matin en allant petit-déjeuner en ville que je rencontrais sur la grande place les naufragés du sexe quémandant 


un café et un sourire. 


Les conséquences de cette violence sexuelle m’affectait , l’amour, la gloire et la beauté n’étaient pas manifestement accessibles ni à toutes ni à tous.


Ma mission était de veiller sur mon boss et ses invités, il m’était impossible de me transformer en Abbé-Pierre et recueillir tous ces égarés dont le nombre augmentait tous les jours. 



29- koka & chokolat



Un soir les filles allèrent en ville sans les mecs et revinrent vers 23.00 h accompagnées d’une dizaine de filles et garçons rencontrés dans des bars branchés. 


Tous ces invités surprise semblaient sortir d’un défilé de mode tant ils étaient splendides, on aurait dit des filles et fils de bonne famille bien élevés se rendant à un rallye.. 


C’est ce soir-là que je pris ma décision de quitter mon employeur. 


Je n’allais pas partir en l’instant mais, les éléments qui suivirent 


confortèrent ma décision: je ne poursuivrais pas.



Mais remontons au début de la journée. Après avoir pris mon petit-déjeuner je suis allé à l’aéroport attendre un invité qui arrivait de Paris par un vol régulier.


Il avait un bagage de cabine et une valise de soute à contenant la provision mensuelle de boîtes de chocolats de Stanis.


Stanis lui-même avait commandé ces chocolats, il avait chargé son ami de récupérer la commande chez le fameux interlope rabatteur.


Nous recevions toutes les quinzaines quatre à six boîtes  d’un kilo, sauf qu’aujourd’hui, il avait aujourd’hui 8 boîtes ! 


Bête et discipliné, je réservais ces boites dans la pièce la plus fraîche 


donc ma chambre, ignorant le contenue des deux dernières. 


J’ai compris innocemment qu’une boîte de chocolats pouvait très bien ne pas contenir que des chocolats ....



Il faisait bon doux, la soirée commençait très cool, très soft, tous ces invités se comportaient comme un troupeau de paons en parade amoureuse. 


L’arrivée tardive de ces sextoys n’étant pas prévue, les réfrigérateurs


pratiquement vides, ils se ruèrent sur les fruits secs, biscuits, chips et deux tortillas aux patates, ainsi que mes biscottes, et biscuits sans gluten.


Je me retirais laissant mon boss gérer les invités de ses invités et leur fête improvisé. En me réfugiant dans ma chambre j’avais mis des petites boules de cires dans mes oreilles, ainsi qu’un masque sur mes yeux pour essayer de trouver un paisible sommeil.



30- Des méduses sans la piscine. 



Vers 05.30 j’entendis Stanis hurler dans ma chambre, j’ôtais rapidement mon masque et mes occultants auditifs.


J’aperçus deux filles qui s’étaient à mon insu réfugiées dans ma chambre dormant enlacées sur ma méridienne. 


J’avais remonté mon masque sur mon front essayant de retirer avec difficulté les boules de cires de mes conduits auditifs. 


J’avais l’image mais je n’avais pas encore le son, mon attitude exaspérait mon boss qui continuait à hurler. 


Il était en face de moi avec son short moule-couilles, le pénis au garde-à-vous avec les aiguilles à midi-minuit !


Habituellement pudique, c’était la première fois qu’il apparaissait devant moi en tenue d’Adam furieux. 


Une fois libéré de mes boules quiès, je comprenais sa stupéfaction de trouver les deux filles dans ma chambre.


Je n’ai rien consommé lui dis-je, je n’ai invité personne, ni partagé ma natte avec qui que se soit 


Les filles réveillées confirmèrent qu’effectivement elles s’étaient réfugiées à mon insu dans ma chambre pendant mon sommeil.


Stanis avait un regard qui me faisait peur, il affirmait qu’il y avait des méduses dans la piscine. 


Je me douche d’abord, puis j’arrive lui dis-je. 


En me levant, je constatais que les boites de chocolats étaient au sol et, il en manquait une. 


Que s’était-il passé cette nuit pendant que je dormais du sommeil d’un majordome épuisé ? Enfin levé, croisais des zombies excités  éparpillés dans la maison et à l’extérieur avec des yeux à la fois exorbités et globuleux.


Toute la maison ressemblait à un véritable capharnaüm habité par une tribu atteinte du syndrome de diogéne. 


Effectivement la piscine étaient recouverte d’objets flottants non identifiés qui s’avérèrent être des capotes anglaises. 


Le sperme avait dû couler à flot dans la flotte. 


Stanis ne savait plus se situer dans le temps-là, je lui conseillais de retourner dans chambre éjaculer sa colère et de me laisser seul gérer cette invasion de condoms. 


Ces suspensions soi-disant gélatineuses, ces objets flottants enfin identifiés étaient des préservatifs usagers, séquelles d’un épanchement de spermes et de relations amphibie entre ‘’chair-urbain’’  et de "six reines"’ 


Dans quel monde me trouvais-je ? j’avais l’impression que tous étaient dans une autre sphère ils se savaient plus quand commençait et quand finissaient les journées. 


Ils étaient toutes et tous sans cette île de toutes les tentations, d’où les sexes et désirs, étaient devenus indéfinissables surtout lors des bains de mousses et dans les piscines ... 



31- Tempête dans un verre d’eau.



Stanis m’ordonna de vidanger aussitôt la piscine, c’était effectivement une solution expéditive et radicale car nous étions au début de la terrible contamination du ( vih) sida. 


Fallait pas plaisanter avec cette mortelle rencontre.


Finalement les vacances, leurs vacances n’en étaient pas, leurs excès en tout genre les épuisaient, mon boss qui n’était pas encore totalement remis de son naufrage basque, devenait de plus en plus irascible, le manque de sommeil, l’irrégularité alimentaire, les consommations illicites étaient en train de déraciner le jeune et vigoureux chêne qu’était Stanis. 


J’étais à l’instant le seul à avoir les pieds sur terre, tous les autres semblaient désorienté dans le temps et dans l’espace.


Je commençais  à vider la piscine lorsque le skipper de service est venu chercher mes pensionnaires, je savourais enfin le calme et ma solitude. 


J’étais enfin seul et tranquille, les zombies étaient enfin montés à bord. 


J’étais enfin heureux et libre de cohabiter avec mes squatteuses qui avaient préféré ne pas embarquer et rester au frais dans ma chambre.


Ce matin là, je suis pas descendu en ville faire les courses,trop épuisé, je me levais tous les jours vers six heures pour me coucher vers une heure.


Toutes les nuits étaient trop bruyantes, je n’arrivais pas à trouver un sommeil réparateur. 


A 15.00H j’appelais la chasseuse de tête pour l’informer qu’à mon retour à Paris, j’allais démissionner, j’allais donner mon préavis de trois mois à mon employeur. 


Je serais donc disponible pour un nouveau challenge. 


Pendant mon préavis, je rencontrerais différents employeurs, j’effectuerais plusieurs périodes d’essais jusqu’au jour , (je ne le savais pas encore ) ou j’allais rencontrer un homme exceptionnel que je surnommerais : Mon Monsieur. 



32- Chronique d’une désillusion. 



Lors de ce séjour, j’avais l’impression quelquefois d’être sisyphe remontant sa pierre. 


Épuisé , j’avais perdu foi en mon travail, la motivation n’était plus là, j’étais devenu l’homme de ménage et l’homme à tout faire de la colonie, premier sur le pont, presque le dernier à le quitter 7/7jours. 


Heureusement que nous avions un couple de gardien qui avait le rôle de valet-femme de chambre, ils me secondaient efficacement surtout lors des très très longues nuits Ibizenco.


Comme je l’écrivais plus avant, les invités commençaient à émerger vers 13/14.00 h, sitôt descendus, les réfrigérateurs entièrement pillés, ils rejoignaient les embarcations. 


La maison vide, le couple d’îliens  passait en action, un sac poubelle pour les immondices et reliefs des ébats, un sac pour la literie et les serviettes de bain qui étaient changées tous les jours. 



J’essayais tant bien que mal de remettre en ordre la villa puis, je commençais une nouvelle mise-en-place alimentaire pour le diner.


Tout était buffet ou barbecue,  j’achetais fréquemment chez un traiteur en ville des petits légumes farcis au riz et à la viande, des gros haricots à la catalane, des salades de pois chiches, des salades de pâtes, des tortillas de patates, pastèques et melons que j’accommodais à la verveine et à la liqueur d’Izarra jaune ou à l’alcool de menthe.


J’avais inventé pour escorter les crudités ma fameuse soupe de vinaigrette "moutardée" garnie d’une brunoise de légumes qui était très appréciée.


Lorsque nous étions peu, je faisais des beignets de fleurs de courgettes et des tempura de légumes à la fleur de sel, ou au paprika c’était un vrai régal tout simple à préparer, et à servir. 



À cette époque, Ibiza était l’île des perditions, des perversions, de la frime, de la démesure, de la débauche, c’était affligeant.


Nous étions entrés dans le monde des apparences, des abstractions, des mots, des rumeurs, du paraître.


Encore et toujours naïf : je m’éveillais. 


Certains pensaient qu’en baisant avec un milliardaire ils obtiendraient un diplôme "honoris baisa’’. 


Ils accèderaient au graal du sexe en groupe avec de multiples partenaires,  bref: une partouze monstre. 


C’était une rêve party pour certains, une "rave party"  non stop pour d’autres, une illusion partie pour la plupart. 


Ayant observé ces marées humaines évoluer,  je m’étais interdit le franchissement de la frontière arc-en-ciel, préférant un tendre tête à tête saupoudré de câlins, couronné de bisous. 


La thérapie de groupe ne m’attirait pas du tout, ni les bains de mousses, ni l’aquagym sexuelle. 


La vie nocturne ne m’attirait pas, mes journées étaient beaucoup trop longues .




33- Le drame 



 Nous étions au début de la 4 éme semaine, les filles avaient de plus en plus de mal à se supporter, les premières frictions créaient un climat délétère pesant, à la limite du supportable. 


Cette situation amusait les hommes qui adoraient mettre de l’huile sur le feu de la discorde. 


Ils s’amusaient à permuter les produits de beauté d’une salle de bain dans une autre, ce qui attisait les conflits et alimentait les frictions. 


Cette dysharmonie m’agaçais d’autant plus qu’elle s’amplifiait tous les jours.


Le père Jules se fâcha en disant : je repars sur Paris dans deux jours 


j’ai encore des sièges disponibles, celles qui sont mécontentes sont les bienvenues.


Je cuisinais, je servais, je veillais sur tout ce petit monde je ne voulais pas y laisser ma santé. 


Le calme revenu, je suis allé à Paris avec un passage inopiné au bureau prendre le courrier, puis à la banque pour compléter notre budget vacances.  


À mon grand regret les deux Vénus callipyge furent éjectées 


elles s’étaient découverts une sexualité différente, une autre manière d’aimer et puis, elles ne partageaient plus leurs couettes avec ces messieurs.  


J’étais triste, triste de ramener avec moi ces deux jeunes femmes gentilles particulièrement bienveillantes à mon égard. 


Revenu de Paris, de l’aéroport d’Ibiza à la maison, je croisais sur le chemin une dizaine de véhicules de la guardia civil toutes sirènes hurlantes. 


Il était 18.30h lorsque j’arrivais à la villa, toutes nos voitures étaient sur parking, mais la maison était déserte. 


Je suis descendu à la mer persuadé de trouver tous nos invités puisque la piscine n’était pas encore remplie. 



Le jour après, levé à 5 h00 je découvris que j’étais toujours seul dans une maison vide, je suis allé à la rencontre des casseurs de pierres absents eux aussi. 


Comme tous les matins je suis allé faire les courses, c’est à mon retour que je croisais la police judiciaire venue perquisitionner la villa à l’exception de ma chambre. 


Je ne sais pas si les acteurs de cette dramatique situation sont encore vivants, je n’écrirais rien sur cette dramatique fin de vacances.


Je me trouvais sur la terrasse pendant leur perquisition domiciliaire, j’étais serein très très calme totalement distant des événements. 


Je ne pouvais pas être témoin de quoique ce soit, j’étais à Paris au moment du drame, j’étais donc totalement étranger aux faits. 


Je ne voulais pas me montrer intrusif auprès des policiers, en posant des questions , je choisis de faire profil bas, me contentant de répondre aux questions des officiers de police judiciaire.



Je patientais plusieurs jours seul, profitant de la villa enfin calme. 


J’étais stoïque et très inquiet à la fois. 


Comme tous les matins, je nettoyais "au Karcher " les abords de la maison, et la piscine, jusqu’au jour ou : bonjour monsieur, êtes-vous Jules ? Je suis l’avocate de Stanis  je viens vous rencontrer pour communiquer les consignes de votre employeur et vous expliquer ce qu’il se passe. 


Le cahier des charge qui m’était confié était lourd et complexe pour un majordome.


J’ai pris toutes les précautions pour rester dans la légalité, pour servir avec intégrité, loyauté et intelligence et préserver au mieux les intérêts de mon boss jusqu’à la fin de "sa privation de liberté". 


J’ai habité la maison jusqu’au dernier jour, j’avais suffisamment d’espèces pour vivre confortablement, je restituais toutes les voitures, je payais généreusement notre petit couple, je transférais toutes les affaires des invités à l’agence qui nous avait loué la maison, enfin,  je rapatriais sur Paris toutes les affaires de mon boss.


Sitôt arrivé à  Paris, j’adressai à l’avocate de mon boss un dossier médical bien étoffé avec rapports médicaux et clichés qui permirent sous conditions la libération anticipée de Stanis.


Je négociais avec les hommes de lois une close de confidentialité et une excellente indemnité de départ (licenciement) , six mois de salaire , ainsi que la  possibilité conserver mon appartement pendant le tout le temps qu’il me serait nécessaire. Personne me réclama la rétrocession de l’argent de poche de notre séjour, ni ma comptabilité ni les justificatifs des dépenses. 


Jusqu’au bout j’ai été loyal et fidèle, content du dénouement à mon égard, content d’avoir pu me dégager honorablement, sans y laisser des plumes.



Seul au bureau, je me suis rédigé une lettre de références, et un certificat de bons et loyaux services, attestés par les administrateurs …



«on n’est jamais si bien servi que par soi-même» 










Prochainement, tout


 prochainement une autre et une différente suite....




Nous arrivons presque à la fin de mes tribulations professionnelles.


Utilisant des mots simples, j’ai partagé avec vous quarante années de vie professionnelle. 


Il est possible que des anecdotes enfouies dans ma mémoire resurgissent tout bientôt, alors j’ouvrirai une parenthèse pour les partager avec vous. 


J’ai décrit ce que mes yeux ont vu, ce que mes oreilles ont entendu. 


Aujourd’hui je profite de ma retraite, pour faire ce que j’aime, j’apporte ma collaboration auprès d’officiers ministériels, je parcours les salle de ventes aux enchères. 


J’effectue encore et aussi des missions ponctuelles au service de descendants de familles que j’ai servi et auxquelles je suis encore très attaché.


J’ai d’autres activités post-retraite mais, je vous en parlerais plus précisément plus après.



Comme vous l’avez toutes et tous noté, je ne suis pas un écrivain mais un simple témoin, souvent privilégié, quelquefois embarrassé d’avoir été présent lors de circonstances particulières, ce qui sera le cas dans les prochains paragraphes.



Je pratiquais la religion du devoir, la résipiscence sera pour plus tard. 


Dans l’ombre et dans le silence, j’ai assisté à des moments extraordinaires, des moments fabuleux, des moments d’immense bonheur d’autres, presque comiques. 


Il y a eu hélas, des moments dramatiques, dangereux, même pitoyables, j’ai privilégié la discrétion en m’abstenant d’en parler, en ...les survolant...


Les grands moments vécus ont souvent occultés les moments moins glorieux.


Il faut de tout pour faire un monde, il faut de tout pour construire un majordome, cependant un majordome s’exprime mieux professionnellement dans une bienveillante harmonie au service de personnes exceptionnelles et intègres. 


Dans le fabuleux film: « vestige du jour » avec Anthony Hopkins le narrateur nous dit que les grandes maisons font les grands Majordomes. 


C’est auprés de ces personnes, dans leurs grandes maisons que j’ai acquis mes lettres de noblesse. 



J’ai partagé l’essentiel avec vous sans critiquer, sans trop juger.


Antoine de St Exupéry avait écrit : « le langage est source de malentendus » pour éviter tout malentendu, j’ai choisi de parler, d’écrire, de m’exprimer quelques années après les faits. 


Ce recul m’a permis de revivre ce que j’ai vécu à la fois comme témoin direct et / où comme témoin oculaire.  


Nonobstant, tout est rigoureusement exact, tout s’est passé comme je l’ai décrit, avec quelquefois mes coups de gueule quand trop était trop …


Cette publication, cette tribulation est probablement ma dernière publication en situation professionnelle. 


Grand merci à ma grande et fidèle amie la Princesse AVB 

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