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Episode 3

Dans son appartement, dans sa suite , elle s’était entouré de précieux artefacts, des dessins de maîtres, quelques souvenirs de ses voyages lointains...

Episode 3

15-Dans son appartement, dans sa suite , elle s’était entouré de précieux artefacts, des dessins de maîtres, quelques souvenirs de ses voyages lointains, du proche et du moyen orient, ainsi qu’une collection de montres de grandes facture, à complications, des phases de lunes, qu’elle exposait dans des cadres-vitrine à côté d’amulettes Égyptiennes.

Un horloger meilleur ouvrier de France venait tous les quinze jours les remonter les tocantes; il refusait d’être payé mais

il acceptait d’être grassement récompensé.

Quelquefois je buvais en sa compagnie un verre de xérès en consultant ses vieux albums de souvenirs de voyages lointains, elle adorait me commenter les photos de sa jeunesse d’un Liban florissant et en paix.


Richissime, elle était très généreuse surtout reconnaissante envers toute les petites attentions et gestes à son égard.

Il était bon de la croiser le matin, lorsqu’elle était de très bonne humeur elle distribuait des billets de 200 ou 500 frs comme une généreuse princesse du golf persique.

Lorsque j’étais seul en sa compagnie, elle me racontait comment elle avait avec son mari fait et défait les gouvernements, et, qui couchait avec qui.

J’étais à cette époque son chouchou, son petit hôtelier favori.

Personnellement j’avais la prudence de ne jamais rien lui divulguer.

Elle avait contribué à faire recruter un petit chef de rang (un chérubin de 19 ans) qui rejoignait notre directeur après son service du dîner.

De cette manière il tenait où retenait notre DG par le "petit (ou gros) bout de la chandelle"

Ce gamin était le favori où la favorite de notre DG , on s’en méfiait comme la peste ou de la lèpre.

J’appris de sa bouche que notre DG portait une perruque et des sous-vêtements féminins, porte-jarretelles, pour recevoir son favori, son chérubin-chef de rang tous les soirs.


16-Notre Cliente était une sorte de Jules Verne de la kékette, il n’était pas très conseillé de partager quoique ce soit de confidentiel avec elle.

Il ne fallait jamais lui confier un secret sans quoi on risquait de perdre notre place et où acquérir une fort laide réputation.

Personnellement, j’avais la prudence de ne jamais rien lui divulguer ;

vous êtes un moine mon cher Jules, un moine protestant mais un moine tout de même.

Il est exact que les luthériens ne sont pas connu pour être des comiques mais, j’assumais.

Luther était bien lui-même un ancien moine…



Le tout Paris se délectait de ses ragots.

Lors des soirées mondaines, elle savait faire parler les morts et recadrer les personnes suffisantes ainsi que les personnes insuffisantes.

Un samedi matin, madame fut agressée dans sa chambre et ligotée par l’agresseur.

C’est la femme de chambre de service, qui surprise de ne pas l’entendre, découvrira madame ÀÀ ce matin-là vers 9.00h.

Elle informa aussitôt le concierge qui informa notre DG puis le directeur adjoint lequel me refila aussitôt l’affaire.

Lorsque j’entrais dans sa suite je découvrais Madame en petite tenue sur son lit le regard hirsute.

La femme de chambre paniquée n’avait pas eu le réflexe de la libérer.


Elle était toute ébouriffée, son linge de corps déchiré, démaquillée, on aurait dit une momie se réveillant après un sommeil de plusieurs siècles.

Je la recouvrais d’un plaid pudique n’osant pas lui ôter son bâillon probablement porteur d’empreintes.

Gêné et effrayé à la fois, je prévenais aussitôt le commissaire de police de l’arrondissement lequel, vint rapidement en personne sur la scène du crime accompagné du médecin de l’hôtel pour assister Madame AA et commencer l’enquête.


17-Sitôt libérée, le récit de son agression faillit nous faire éclater de rire.

« vers 8.30 h on frappa à ma porte à plusieurs reprises, j’ai cru que c’était ma femme de chambre, je me suis donc levé et j’ai ouvert à mon agresseur-voleur .

Un homme à la face dissimulé me frappa au visage, m’intima l’ordre suivant: « allonge-toi sur ton lit vieille salope…!

je m’exécuta aussitôt pensant ou espérant un rapport forcé, un viol ! en fait il en voulait à mon fric et à mes bijoux, il me ligota les mains et la bouche tout en continuant à m’insulter » mais pas de pénétration à son grand regret…


Nous libérâmes précautionneusement notre cliente traumatisée lui assurant que ses autres bijoux étaient bien et toujours en sécurité dans les coffres de l’hôtel »

Directeur de permanence, je recevais de mon directeur général la consigne de l’inviter à ma table, et de rester dormir à l’hôtel pour la rassurer.


Pendant notre déjeuner je la laissais me parler et me postillonner au visage ce qui l’amusait beaucoup.

J’essayais de la rassurer de mon mieux.

Nous étions passé à table à 12.00h pour en sortir vers 18.00h, j’étais presque saturé par ses propos.

Heureusement que notre chef de rang veillait à nous changer les serviettes de temps à autre.

Les verres de mes lunettes étaient constellés de ses reliefs buccaux ce qui la faisait bien rire …

Mais ? qui était l’agresseur ?


Pendant le déjeuner nous évoquions des noms, des coupables susceptibles, des soupçonnables ?

des résidents ?

un membre du personnel ?

des personnes venues de l’extérieur ?

C’était une affaire digne d’Hercule Poirot dans l’orient express.


18-J’étais confus et inquiet de la vulnérabilité des clients de l’hôtel, il fallait d’urgence renforcer la sécurité intérieure et extérieure de notre maison.

Je conseillais donc aux actionnaires de faire installer des caméras de surveillance dans les endroits stratégiques, dans les ascenseurs, au dessus des portes d’entrées de l’hôtel, les portes de services etc….

Lesdites caméras qui nous seront volées plus tard y compris celles équipant l’entrée du personnel.


Deux années après mon départ j’apprendrais que c’était le plus ancien veilleur de nuit qui avait agressé madame AA et avait démonté toutes les caméras de surveillance pour occulter ses nombreux larcins.

C’était un rat d’hôtel efficace et redoutable surtout bien renseigné par sa position à la réception de l’hôtel.

Les enquêteurs découvriront et saisiront plus tard au domicile de l’agresseur une véritable caverne d’Ali-Baba.

Madame étant morte, j’avais été mandaté â l’epoque pour déposer moi-même plainte au commissariat de police au nom de l’hôtel.

Quelques années plus tard , après cette histoire, je serais prié de venir rapidement vider mon coffre ? ? et récupérer les objets saisis par les enquêteurs du commissariat de police.

Je devenais officiellement dépositaire du contenu de celui-ci, je récupérais et conserverais des artéfacts jamais réclamé par qui que ce soit d’une manière tout à fait légale puisque remis par la police.

Le dimanche suivant son agression, elle reçut six grandes personnalités politiques influentes: des chefs de partis politiques.

Ils prirent place dans le restaurant gastronomique autour d’une grande table ovale située dans un angle de la salle du restaurant proche de la cuisine.

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