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Résumé de la fin de l’épisode précédent
Nous lui avions communiqué les codes du savoir-faire et du savoir-être essentiels pour son évolution et sa survie au sein de l’entreprise. Son prestance naturelle, son entregent l’aideraient à évoluer, à se comporter dans la sphère de la puissance financière. Il déployait sa splendeur et son élégance naturellement.
Il y avait de longs et de prodigieux échanges entre-eux deux.
Je n’intervenais jamais, je restais toujours à l’écart, laissant Isidore instruire son petit-fils adoptif ( son clone ) autour d’une citation du grand psychologue Suisse: Jean Piaget.
« L’intelligence n’est pas ce que l’on sait, mais ce que l’on fait quand on ne sait pas ». Jean Piaget.
Episode 38
1-l’installation des collections.
Il se passait pas mal de choses dans cette belle maison, la vie de Jules n’était pas, loin s’en faut, un long fleuve tranquille.Je parle, je parle, j’écris, je raconte, je partage mais je continuais à gouverner la résidence.
J’étais auprès d’Isidore dés son réveil jusqu’au coucher à l’exception des moments passés au bureau. Dorénavant, ces moments seraient exclusivement délégués à Étienne. J’achevais avec Josette et ma compagne les rangements des vaisselles, des verreries et objets précieux dans les alvéoles des meubles de la salle à manger ainsi que dans les placards du couloir.
Munis de gants, j’installais les autres précieuses collections à leurs places initiales. Je prenais tout mon temps consultant évidemment mon Isidore pour recueillir ses souhaits. J’avais appris par le secrétariat que notre président, ( le fils d’Isidore ) avait l’intention de recevoir ses collaborateurs prochainement dans la résidence. Un sorte d’inauguration en comité restreint: famille & proches collaborateurs.
Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée, d’ailleurs, nous n’étions pas encore totalement prêts. J’avais l’intime conviction que trop de monde agacerait Isidore. D’ailleurs il souhait accueillir notre voisine Périgourdine : la célèbre Baronne Suisse du château d’en face.
Rien ne s’opposait à ce qu’elle soit simultanément présente avec les invités du président, mais, elle avait un tel charisme qu’elle aurait focalisé toutes les attentions sur elle. La demeure avait retrouvé son éclat d’antan, le volume et l’espace avaient étés aménagés rationnellement, les éclairages des niches, des présentoirs, les spots mettaient en exergue et soulignaient fastueusement les collections familiales. Je pensais qu’associer les collaborateurs au luxe et à la fortune de la famille n’était pas une très riche idée.
Je voyais, je sentais, j’observais ce qui était possible et ce qui ne l’était pas ou plus. Le fils de mon monsieur était très occupé, moi : j’étais préoccupé. La famille avait tellement confiance en mes dispositions envers leur père qu’ils ne s’apercevaient pas de l’amenuisement des facultés du patriarche. La vie était aussi autour de la maison particulièrement dans le jardin dans lequel Isidore et Étienne avaient leurs passions secrètes.
2- Les ruches du jardin des poules.
En écrivant ces lignes, je me souvenais de mon enfance, de ma maison familiale pas celle de Suisse mais celle des Cévennes. Nous avions un élevage de poules et de volailles pour alimenter la cuisine familiale. Farouches et indépendantes, ces volailles avaient une petite-idée sur leur funeste fin: en poule au pot, poulet rôti ou dévorées par un renard ou une belette.
Enfants, lorsque les poules ne pondaient pas ou plus c’était un drame pour mes frères et mes sœurs. Pas de poules, pas d’œufs, pas de gâteaux, pas de sauces montées au beurre, pas de soufflé, pas de mimosas, pas de mayonnaise, ni omelettes, ni flans bref: un drame pour les enfants . A la maison d’Isidore, nos poules étaient des poules de luxe, elles devaient se passer le mot : « ici on ne finit pas en poulet-chasseur » . Avec une certaine bienveillance, nous veillions sur leur bien-être, elles nous le rendaient bien par des pontes généreuses.
J’aimais beaucoup les entendre glousser de gratitude lorsque on leur apportait nos reliefs de repas. Elles étaient toutes rassemblées attendant leur pain rassis trempé dans du lait mêlé à des graines de maïs. C’était le rituel matinal d’Isidore, de les libérer, de découvrir la ponte du jour et venir me dire: elles ont bien travaillé les cocottes ! nous avons une demi-douzaine d’œufs frais...
La passion d’Etienne s’orientait sur notre rucher baptisé: hôtel Impérial. Grace à son mentor, le roi Étienne s’était rapproché d’un des apiculteur du Sénat pour apprendre à prendre soin des rayons d’or liquide. Nous étions en juin la récolte s’annonçait généreuse, une surveillance hebdomadaire suffisait pour observer la reine pouponner, les ouvrières s’afférer s’affirmer, vivre une laborieuse et éphémère vie.L'été est en principe la période de récolte du miel en fin de la phase d’operculation. Notre Étienne voyait sa fidélité gratifié, il pouvait enfin goûter le fruit du labeur de ses petites travailleuses protégées.
3-L’adoubement d’Étienne.
Pour devenir un factotum efficace, je lui avais enseigné la méthodologie pour se rendre indispensable, et incontournable tout en se préservant. Il allait évoluer seul dans une institution bi-centenaire dont la discrétion était le pilier essentiel. Il avait acquis presque naturellement ce réflexe très utile pour durer. Isidore avait prévu à son intention un plan de carrière jumelé à une formation permettante, il ne pouvait pas trouver mieux. On ne change pas une équipe qui gagne m’avait-il dit.
Il avait acquis le savoir-entendre, le savoir-écouter clairement afin d’éviter tout malentendu, il se faisait noter les instructions puisque les mots sont bien souvent source de malentendus. L’arrivée des courriels comme rapide mode de communication, facilita la transmission d’ordres clairs et précis. Ce mode de communication rapprochait et éloignait à la fois les individus.
Ma mission était essentielle pour Étienne qui s’était doté d’un petit répertoire-carnet pour y noter mes précieuses et mes nombreuses instructions ...mais
Vous découvrirez un cours de vie et de survie sur mesure lors du prochain épisode ....Je vous retrouve avec grand plaisir tout bientôt en vous invitant à me suivre sur instagram.
The mystery Butler | Jules mountbrion
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