top of page
Résumé de la fin de l’épisode précédent:
Notre petit ordinateur portable nous était d’un grand secours, pour affiner la stratégie commerciale d’Isidore. Lorsque l’on est au service d’une personnes aussi exceptionnelle, on apprend et on progresse vite. J’étais fier d’être au service de tous les membres de cette famille.
Son petit-fils m’avait demandé s’il pourrait un jour ressembler à son grand père ?
L’atavisme est bien présent lui avais-je répliqué, mais...
Episode 37
1- Je ne suis pas un chaperon ...
Effectivement ce jeune homme avait hérité de quelques traits de caractères de son aïeul mais, était-ce suffisant pour faire de lui un aspirant dirigeant. Toujours en retrait, j’étais bien placé pour l’observer sans jamais le juger.
Le petit-fils commençait à devenir adulte, l’attachement qu’il portait ā son grand père n’était pas cependant un argument suffisant pour lui confier même en partie les rênes du pouvoir; Il manquait de sens pratique, de maturité et, de bon sens.
Entre-nous, je n’avais vu FX qu’évoluer entre les remparts familiaux rassurants et ses études en mathématiques spéciales : il était un matheu pur et dur. Ma position me permettait de tout observer, j’avoue que je voyais tout ce qui allait bien, surtout tout ce qui n’allait pas.
Bien que ne refusant rien à son grand père, je n’avais pas l’intention de chaperonner le petit-fils. A peine revenu de Suisse, nous commençâmes le rangement des collections et des objets précieux dans l’écrin familial. Le couple grand-père petit-fils était révélateur pour Isidore. Il observait de tout près son petit-fils, il devait acquérir et admettre quelques principes simple transmis par son mentor: être efficace, être juste, être précis, savoir anticiper, et être performant.
Cependant, il fallait l’éloigner du cocon familial. Nous avions son grand père et moi-même une idée derrière la tête, idée qui allait réveiller et booster le rejeton. Il devrait prouver et se prouver qu’il était apte à mériter une assise pérenne dans l’entreprise familiale. Pour cela, deux épreuves serraient placées sur son chemin immédiat : mais chut, il ne le savait pas, encore.
2- Rien ne pousse ā l’ombre des grands chênes: sauf les truffes.
Isidore voulait mieux et surtout bien connaître son petit-fils. Je ne sais pas s’il ’avait l’intention de lui limer ses dents longues, en revanche, il voulait absolument stimuler sa curiosité en culture générale, plus particulièrement dans la culture patrimoniale.
L’installation des collections, était une sorte de mise en condition face à l’évidence et au bon sens artistique. Cette collaboration consistait à lui faire prendre conscience et connaissance des œuvres exceptionnelles qui étaient dans la demeure. Patrimoine familial dont il serait un jour, le conservateur et le dépositaire à la fois. Son grand père le mettait à l’épreuve, en l’incitant à poser les bonnes questions.
Cette complicité lui permettrait de développer une relation fusionnelle avec son aïeul et de toucher du bout des doigts les artefacts et l’histoire.
3- La visite commentée d’un grand-père attentif .
J’avais également assisté à une transmission d’ordres et de conseils particulièrement sympathique entre deux générations.
Isidore avait amené FX parcourir en sa compagnie toutes les pièces de la demeure. «Comme tu le sais, ce bien dont tu seras un jour propriétaire avec ta soeur est bi-centenaire. Comme tu le sais, nous venons ton père et moi d’achever les travaux d’embellissement et de mises aux normes actuelles. Il est de ton devoir de prendre soin de cet ensemble en veillant particulièrement sur le clos et sur le couvert.
Une visite annuelle des toitures est essentielle pour l’entretien du bâtiment, tu dois veiller et prendre un soin particulier aux gouttières surtout après une tempête.
Tu dois t’assurer que les écoulements et les crapaudines ne sont pas obstruées après l’automne. Pour cela, une visite régulière s’impose, je te recommande d’y veiller chaque année à la même époque. Auprès d’eux, je n’intervenais pas, j’écoutais en silence, je savourais.
Je fus particulièrement édifié de lors de l’inspection des fenêtres et des portes, ce que l’on appelle le clos.
Isidore utilisa des mots techniques expliquant qu’un linteau reposant sur deux poteaux dans une cloison, forment la baie d’une porte fixée au mur. La transmission se poursuivit en abordant l’utilité et l’importance des jets d’eau des portes et des fenêtres extérieures . Pour achever le cours d’entretien, "mon monsieur" mit en exergue la qualités des ferronneries de la maison toutes forgées à la main. C’est partir de ce jour-là, que je découvris ce qu’étais une clenche avec son guide et son mentonnet, et une crémone. Je regardais avec émerveillement la complexité et la beauté d’une ancienne serrure, elle-aussi forgée main.
4- Un cours de management grand-paternel.
L’autre partie du cours avec FX concernait la manière de se comporter avec les employé de maison, comment communiquer, comment se faire obéir. Isidore avait un grand respect pour ses proches collaborateurs. Il y existait une tradition familiale: celle de choyer celles et ceux qui vous servent. Les gens de maisons étaient parmi les plus proches des plus proches. Ils ne travaillent pas pour nous, ils travaillent avec nous . Ils méritent toute notre estime et toute notre attention car ils sont nos remparts. Ils veillent sur notre bien-être quotidien au quotidien, pour cela une communication claire et précise est essentielle.
Isidore avait inventé un astucieux jeu de rôle pour transmettre l’esprit de l’entreprise, l’excellent management ainsi que la méthodologie pour obtenir, bénéficier & conserver une aura et une réputation maximale en permanence.
Thiers ( 1er président de la IIIéme république) disait à ministres : que "gouverner c’est prévoir" inspire toi de cette citation pour assoir ton autorité et mériter l’estime de tes subordonnés. Ne t’emporte jamais, n’emploie jamais des mots et un vocabulaire qui pourraient hypothéquer toute ta vie, ta réputation doit être toujours exceptionnelle. Soies le premier sur le pont et le toujours le dernier à le quitter. Dans une époque où la communication est devenue virtuelle et instantanée, soies vigilant, maitrise ton image et de celle de ton groupe en permanence. Il cita le Talmud en lui rappelant que la parole est d’argent, le silence est d’or..
5- Si Versailles m’était conté..
Je sentais Isidore assez fatigué, il tenait à transmettre directement à son petit-fils la philosophie familiale, il s’y employait efficacement. Je faisais celui qui ne voulait pas admettre ou voir la réalité mais, il était presque au bout du rouleau tant il était fatigué.
Concernant l’installation des collections, je m’étais réservé le déballage de la collection d’armes de la manufacture de Versailles. Il y avait douze coffrets de pistolets, une trentaine d’armes d’honneur et de récompenses nationales attribuées sous le directoire et sous le consulat. Toutes signées par l’armurier Nicolas-Noël Boutet (1761-1833)
Pendant la phase des travaux du rez-de-chaussée , les compagnons avaient mis au jour une façade de placard dans la salle à manger. Cette façade dissimulée renfermait un véritable coffre-fort mural lui-même contenant de précieux objets. Mystérieux comme d’habitude, Isidore attendait le moment opportun pour ouvrir les boites tranquillement, nous n’allions pas être déçus. Nous étions convenus de partager ce secret commun entre nous deux.
Cette niche devenue vitrine, serait parfaite pour présenter l’extraordinaire collection de bols-sein ou jatte-téton, icônes des productions de la manufacture royale de Sévres au XVIII éme siécle.Inutile de vous écrire mon régal, de vous décrire ma fierté, d’approcher et de toucher l’histoire militaire et artistique de la France.
Observant les armes, mon fils présent auprès de nous, fit une pertinente observation : « que de belles choses pour prendre la vie des adversaires ». Isidore et FX entendirent la douce voix de mon pré-adolescent s’exprimer spontanément. «Viens avec nous, je vais te confier le rangement de la collection de netsukés dans les alvéoles des présentoirs»
Les questions spontanées de mon enfant étaient pertinentes et innocentes mais, pleines de bon sens «c’est quoi ? Ce sont des grosses fèves ? ». Isidore lui expliqua que ces petites sculptures d’ivoire étaient des objets vestimentaires (sorte de bouton cousu) japonnais servant à maintenir les sagemonos( objets suspendus )pour accrocher ou suspendre un petit sac. Á demi satisfait de la réponse, il posa un autre question pertinente: « pourquoi ne pas mettre des objets dans des poches ? » Eh bien leurs vêtements n’avaient de poches, c’est la raison pour laquelle les netsukés avaient leur utilité !
Les explications laissèrent perplexe mon petit amour qui par sa curiosité avait stimulé la curiosité du petit-fils d’Isidore.
6- Voyage au bord du Léman.
Après un voyage en catimini en pays de Vaud, il fut décidé d’inciter FX à s’inscrire au concours de l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne. Son grand père prendrait en charge les frais de scolarité, ainsi que toutes les autres dépenses. J’avais réservé près de la place St Francois un pied-à -terre rue de bourg à deux pas de la boutique Louis Vuitton et du Lausanne Palace.
Gaulois par le sol, il était citoyen Suisse par le sang. Cette spécificité lui permettait d’obtenir bien vite son passeport et un permis d’établissement s’il était reçu. Et ce fut le cas. L’entrée était prévue dans six mois, entre-temps il reçut à notre adresse Suisse sa convocation obligatoire pour l’école des recrues.
Pendant qu’il guerroyait dans l’Oberland (pays d’en haut) bernois, j’avais doté l’appartement de l’essentiel , j’avais recruté une femme de chambre pour veiller sur l’héritier, un compte était ouvert au LP et un au café romand place St Francois.C’était le meilleur cadeau que l’on pouvait faire à ce garçon. Évidemment nous savions, mais nous nous étions abstenus de l’en informer. L’uniforme des troupes de montagnes lui allait très bien, et la vie en caserne n’était pas si terrible. Cette période lui fit acquérir la notion du devoir envers sa patrie, le vivre ensemble, et savoir mener les hommes au combat.
Quelques années plus tard FX me remercie encore d’avoir manigancé cette histoire en ayant été le complice de son grand père.
7- Le langage est source de malentendus.
A.de St Exupéry
Étienne notre ex-cycliste mouillé, avait pris un nouveau départ et surtout une nouvelle dimension qui l’amènera vers son épanouissement. Il avait trouvé l’équilibre, son équilibre à ma (notre) grande satisfaction et à mon immense fierté.Son histoire personnelle était presque pratiquement enfouie au plus profond de sa mémoire. Rayonnant de beauté intérieure et extérieure, il s’était au fil des saisons cloné á Isidore. Nous nous en étions tous aperçus, il rayonnait de bonheur conscient de vivre un conte de fée permanent.
Quelques mois précédant sa prises de fonctions, Isidore et moi, l’avions formaté afin qu’il acquisse des bases saines.Nous lui avions inculqué les savoirs-faire et les savoirs-être absolument nécessaires à son évolution au sein de l’entreprise et, comment évoluer dans la sphère de la puissance financière. Il y avait de longs et de prodigieux échanges entre-eux. Je restais toujours à l’écart, laissant Isidore instruire son petit-fils adoptif autour d’une citation du grand psychologue Suisse: Jean Piaget.
« L’intelligence n’est pas ce que l’on sait, mais ce que l’on fait quand on ne sait pas »
Jean Piaget.
Dans quelques semaines, je partagerai avec vous d’autres moments forts et d’autres moments tristes. Comme vous le savez, la vie n’est pas un long fleuve tranquille même avec un majordome à votre service .Je vous retrouve avec grand plaisir tout bientôt en vous invitant à me suivre sur instagram.
jules
Retrouvez-moi sur instagram: https://www.instagram.com/julesmountbrion/
The mystery Butler | Jules mountbrion
bottom of page