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Résumé de la fin de l’épisode précédent
Le regard las, Isidore me donna diplomatiquement le top du départ, il se leva salua les invités, puis s’esquiva accompagné par Etienne dans son appartement.
Petit à petit les invités se retiraient satisfaits, ravis d’avoir partagé un moment mémorable. Toute la semaine suivante nous reçûmes différents carte et mots de félicitations et de remerciements.
On ralluma le ballon captif, on alluma les flambeaux puis, on raccompagna toutes les dames et ces messieurs vers les les voitures en leur souhaitant une vigilante route, un doux sommeil.
Je les assurais de la part d’Isidore du plaisir que nous avions eu de partager cette soirée avec chacun d’entr’eux, j’étais situé au portail tenant un flambeau en main gauche.
Restait à effacer les traces, ranger la matériel, une longue journée allait prolonger une longue nuit ... Avant l’arrivée de la Baronne Suisse, mais ....
Episode 30
1- Le lendemain
On s’accorda quelques minutes pour partager une bonne bouteille et décompresser un peu. Nous étions fatigués, cependant il fallait remettre tout en place. Chacun s’affaira à sa tâche pendant que j’allais doucement voir si Isidore dormait. J’ouvrais précautionneusement la porte de sa chambre, j’eu la surprise de découvrir Etienne endormi sur un fauteuil dans la chambre d’Isidore. « Mon monsieur » dormait du sommeil du juste tout comme Etienne.
Je laissais le grand père et son petit fils adoptif vivre leur nuit.
C’est Isidore qui se réveilla en premier, il vit le chérubin tranquillement endormi sur un fauteuil prés de son lit, il choisit de ne pas le réveiller.
Au moment du partage du petit déjeuner mon monsieur descendit avec un large sourire. Nous étions dimanche donc: pas de journaux pas de téléphone , nous n’avions rien de prévu sauf de: de ne surtout pas réveiller Etienne.
2- la jaguar de la baronne.
Isidore était dans la bibliothèque lorsqu’on vit tout soudain arriver dans la cour une très ancienne jaguar immatriculée en Suisse. On apercevait à peine le visage de la conductrice, qui dépassait un peu du pare-brise.
« Va voir qui vient nous visiter, je vais réveiller le petit ».
C’était la première fois qu’Isidore s’exprimait avec une bienveillance de grand père.
J’approchais vers le véhicule pour ouvrir la porte. J’aidais de mon bras une très élégante dame d’un certain âge à s’extraire de son carrosse.
De la cour, j’apercevais Isidore ouvrir les volets, pendant que j’accueillais une personne haute en couleur, drôle, avec un humour et une bonne humeur extraordinaire. Vêtue d’une manière chic et vintage, portant des vêtements Hermès des années cinquante & septante, elle était ganté de chevreau blanc qui montaient presque jusqu’aux coudes. Elle était munie d’un très ancien sac Kelly assorti à sa robe.
Elle avait un beau visage légèrement buriné par le temps, ses yeux étaient délicatement maquillés, elle était coiffée avec un chignon sur un échafaudage d’épingles.Elle avait un regard malicieux et coquin comme les muses du peintre Jean Gabriel Domergue.
« Figurez-vous monsieur que je suis la baronne von Lugwidstein, j’habite le château qui est en face de la vallée. Hier dans la soirée, j’ai assisté à un spectacle féerique dans votre propriété. J’avoue que j’avais une paire de jumelle, j’avais l’image mais hélas je n’avais pas le son. »
J’étais fou de rire, c’était la bonne humeur, de la bonne humeur qui allait être la suite du ballon à air chaud, et illuminer notre journée.
3-Cérémonial & protocole.
« Je sais me dit-elle, qu’il n’est pas dans les usages de venir visiter des personnes sans s’annoncer. Mais si je n’étais venu pas vers vous, comment aurais-je pu vous rencontrer ?
Élémentaire mon cher Watson élémentaire répliquais-je.
A son tour elle éclata de rire.
A cet instant j’étais pris entre mon cœur, ma spontanéité, et les usages protocolaires. Isidore suivait notre échange de la bibliothèque, il ouvrit les fenêtres, « pourrais-tu mon cher Jules prier madame de me rejoindre dans la bibliothèque », il remonta dans sa salle de bain pour se parfumer.
Ce dimanche, c’était service réduit, il n’y avait pas trop de personnel mis à part notre cycliste endormi, Marie en cuisine aidée par l’un de ses fils et moi.
J’aidais la baronne à ôter son pardessus, à retirer ses gants doucement. Je la conduisais vers le salon, je l’invitais à prendre place sur la suite de fauteuils empire estampillés par l’ébéniste Georges Jacob. Elle regarda la décoration du salon ainsi que la galerie d’ancêtres de mon monsieur.
Isidore descendit tout sourire, je fis les présentations, plus exactement elle se présenta elle même, pendant que j’allais à l’office préparer un thé à la menthe maison.
Quelques minutes plus tard, je fis le service du thé à la marocaine dans de splendides verres colorés, je posais un serviteur muet à trois étages sur lequel étaient disposés des macarons de chez Ladurée apportés la veille de Paris.
Je laissais le miracle s’opérer, elle avait tant de choses à dire, à partager, à échanger .
4- le confession de la baronne.
Madame baronne du château d’en face....était veuve depuis plus de quarante ans, elle nous le dira plus tard, elle était une très très jolie femme de dix-huit ans lorsqu’elle est arrivée de Bretagne à Paris, puis à Lausanne.
Je n’avais, précisera t-elle qu’un joli petit popotin et une belle frimousse, je n’avais ni diplôme, ni job, pas ou peu d’argent.
Je voulais sortir de ma condition, j’étais déterminée je voulais un homme riche et noble, je m’en foutais de l’âge, de sa beauté. Arrivée en Suisse, elle s’est fait engager comme femme de chambre dans un palace de Suisse Romande.
Comme je le disais plus en avant, j’étais déterminée, j’étais motivée.
J’avais repéré un client Bernois président d’un grand laboratoire. Il descendait tous les deuxièmes lundis de chaque mois dans l’hôtel. J’ai attendu plusieurs mois pour croiser son regard et me faire remarquer.
J’avais mémorisé ses habitudes, ses horaires, il fonctionnait comme un régulateur Suisse.
Il occupait toujours la même chambre, je m’arrangeais avec la gouvernante générale pour être toujours présente dans cet étage ce jour là.
Il avait un visage peau d’orange, pas très beau mais très élégant, il n’était jamais accompagné, de plus, j’avais remarqué qu’il ne portait pas d’alliance. J’étais pugnace j’étais motivée, alors je me suis lancé.
5- L’adoubement.
Il avait cinquante ans, j’avais vingt deux ans. Tout suite je suis tombé enceinte d’un garçon, puis d’un deuxième, j’apercevais enfin le bout du tunnel de l’ambition.
En épousant le baron je devenais baronne, j’entrais dans une famille bernoise protestante libérale.
J’allais devenir madame la baronne, devenir bourgeoise de Berne devenir un peu plus tard citoyenne Suisse. A trente ans j’avais atteint mes objectifs, j’avais mes deux enfants, je commandais mon personnel de maison, on se levait lorsque j’entrais dans les bureaux de l’entreprise familiale.
J’avais cependant beaucoup de difficulté à converser en allemand plus exactement le patois Bernois mais les bernois parlaient toutes et tous français.
Nos enfants furent immédiatement immergés dans la culture Suisse et scolarisés dans des établissements multi-culturel et multi- langues internationaux.
Nous les avions inscrits toutes les grandes vacances à l’international summer camp de Crans-Montana dans la Valais. Ce camp était divinement administré et dirigé par la famille Studer. Toutes les années ils étaient ravi de retourner séjourner dans cette colonie de vacances de grand luxe. Leurs camarades étaient toutes et tous filles et fils de personnes richissimes. Dés leur adolescence ils commençaient à construire leurs réseaux.
Leur père, mon époux, avait tout anticipé, il voulait le meilleur du meilleur pour ses enfants comme s’il avait pressenti disparaître tôt.
Il avait cinquante neuf ans, lorsqu’on à diagnostiqué un cancer généralisé au baron. Il est décédé un peu plus tard, je suis devenue veuve très jeune. J’ai poursuivi avec acharnement mon rôle de mère. Après l’école de recrue, mes enfants, devenus de jeunes adultes ont poursuivi leurs études en alternance, en administrant les sociétés familiales, tout en suivant les périodes pour être des officiers Suisses.
Je suis fière de leurs parcours, de leur réussite, fière d’avoir des enfants qui ont su bâtir une passerelle entre la Bretagne et la capitale fédérale de leur pays.
6- Fière de son parcours
Elle était comblée par son parcours de vie, c’était la première fois qu’elle s’exprimait aussi librement. Ce style de confidence, de spontanéité de transparence séduisait mon monsieur. Du piment (Suisse) entrait dans sa vie.
Il rencontrait une authentique personne, satisfaite de ses choix de vie, il était impossible de ne pas l’apprécier.
Elle vivait recluse dans son château surplombant la Dordogne avec un couple à tout faire, à tout faire tout.
L’homme était un sous-officier en retraite de la gendarmerie, il avait été un des créateur du centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de St Astier. C’était un spécialiste du maintien de l’ordre (républicain). Madame son épouse était cuisinière et femme de chambre. Ils vivaient avec madame la Baronne dans cette immense château moyenâgeux veillant sur ce monument historique qui servait de terrain d’exercice aux troupes d’élites de temps à autre. Le domaine vivait en autarcie disposant d’une basse-cour, de serres, de jardins que nous ne tarderions pas à découvrir et à aimer.
7- Déjeuner en cuisine.
Isidore ne la jugeait pas il écoutait, passionnément le récit de vie d’une Suissesse veuve née en Bretagne au pays des bigoudines et des galettes de sarrasin. C’était le journal d’une femme de chambre revu et corrigé.
Quelques minutes après cet échange Marie vint annoncer le menu du déjeuner
Madame la Baronne accepteriez-vous de déjeuner avec nous lui demanda Isidore; Je suis confuse mais, mais j’accepte sauf si vous cessez de m’appeler baronne. C’est ainsi qu’Émilienne fit son entrée dans notre sphère un dimanche ensoleillé...
Je vous raconterai la suite tout bientôt, après la douce nuit de Noël
belle et douce nuit de Noël à vous toutes et tous .
The mystery Butler | Jules mountbrion
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