Résumé de la fin de l’épisode précédent.
Lorsque l’on vit une expérience aussi intense que la mienne, on n’en ressort pas intact. Je m’investissais parce qu’il y avait un humain en face de moi, un homme bon, un homme juste.
Je m’investirais jusqu’au bout.
Dans d’autres chapitres je partagerais des situations moins heureuses, au service de famille dont ma collaboration était strictement professionnelle.
Je n’avais aucune apathie pour mes employeurs, je servais, je faisais mon job
convenablement sans état d’âme . J’avais un poste , je recevais un salaire, c’était un contrat de travail .
Au service de monsieur Isidore il y avait un contrat humain réciproque, j’avais transmis ma philosophie à Etienne, Etienne mon cher Etienne .
Episode 25
1-L’arrivée du petit-fils et héritier.
Nous étions toujours attentif aux évènements de notre maison, mais
l’arrivée inopinée de Francois-Isidore nous surprit.
François-Isidore était le clone de son Gd père, même taille, même classe, même simplicité, même élégance.
Il avait une douceur dans le langage similaire à son grand père.
Lorsqu’il pénétra dans la suite de son grand aïeul nous étions en plein massage.
« Grand- papa vous avez beaucoup de chance de subir une partition à quatre mains à votre service » C’était bien là l’humour de son grand-père, son grand père éclata de rire, « je ne savais pas que vous aviez des fesses aussi roses » Pendant cet échange humoristique familial, Josette entra avec une petite table roulante avec deux bols de potage, deux portions d’œufs en meurette à la truffe et des tranches de jambon basque qui suintaient une odeur de glands et châtaignes.
On laissa les ‘’Isidore’’ entr’eux nous reviendrions après le diner, François-Isidore
m’informa qu’il souhaitait rester dormir à la résidence, ce qui ne posa aucun soucis étant donné que, l’ensemble des chambres étaient toujours équipées comme un hôtel de luxe.
Ce soir là Isidore avait le même âge que son petit fils dix-neuf ans et dix-neuf ans plus septante.
2-l’entretien du feu sacré.
Je laisse ici cette fabuleuse complicité et cet échange qui se poursuivra le lendemain.
Le lendemain fut le troisième et dernier jour. Ce fut une journée faste pour la famille, pour le groupe, pour Josette, Etienne et moi.
Dans la salle à manger trois générations petit-déjeunaient ensembles, il régnait
une harmonie positive. Nous étions heureux de les voir heureux.
Dés l’arrivée des hôtes, monsieur s’exprima avec beaucoup de classe « La tradition étant l’entretien du feu sacré, je vous présente mon petit-fils Francois-isidore qui entretiendra bientôt le feu sacré de notre groupe »
Monsieur de référençait sans doute de cette citation du culte mazdéen : «La tradition est l’entretien du feu sacré »
Ce moment était magique, je me disais intérieurement que j’étais là pour encore longtemps.
L’investiture étant presque programmée, nous vivions un moment intense et rare.
Nous étions témoins oculaires d’un bonheur familial.
Francois-Isidore prit presque en main la suite des opérations. « Jules, la conférence se terminera sans doute vers treize heures trente, vous avez quatre heures pour nous concocter un déjeuner de clôture en bouquet final.
Grand-père, mon père et moi nous vous laissons carte blanche pour vous exprimer ‘’gastronomiquement’’ et nous surprendre »
2-J’appelais aussitôt le fleuriste Moulié pour lui commander un bouquet final d’un feu d’artifice floral.
La famille Moulié prépara place du palais bourbon, une construction étonnante, qu’ils eurent beaucoup de mal à transporter.
La composition fut assemblée sur place, à notre immense satisfaction.
La brigade de cuisine et nous, étions en ébullition . Un foi gras poêlée déglacé au muscat flétri du Valais (Suisse) accompagné d’une brioche, sera servi en entrée, accompagné évidement d’un malvoisie (Suisse) de chez Cordonnier. Je ne me souviens plus du millésime.
Le délai étant un peu court, le chef élabora un menu en fonction du marché, des marchandises et des viandes disponibles. Il fut décidé de servir un carré d’agneau (désossé) à la forestière, pommes de terres sautées à cru, et jardinière de légumes de saison.
J’avais porté mon choix sur un syrah du Valais de chez Alexis Jaquerioz. Ce vin rouge avait la particularité de provoquer en bouche une attaque puissante et charnue.
Nous l’avions dégusté lors de notre séjour dans la Valais avant le malaise de mon monsieur.
L’encaveur-vigneron avait insisté sur son parfait équilibre entre une acidité soutenue et des tanins harmonieusement intégrés.
Les arguments de ce poète du vin valaisan nous avait convaincu. Nous nous étions fait livrer quatre caisses de rouge et trois de vin blanc à notre grand bonheur.
Deux groupes Franco-Suisse s’alliaient financièrement, il me semblait évident que cette alliance figurât à table dans l’accord des mets et des vins.
3-Le futur président passe à table.
On commença le service du déjeuner quelques minutes après la sortie de la salle de conférence par le foie gras poêlé.
Tous les participants étaient satisfais du moins, ils le démontraient largement. J’avais fait sortir une vaisselle d’apparat dont chaque assiette était peinte à la main, dorées avec des motifs de feuilles d’acanthe.
Grace aux talents du cuisinier, on avait l’impression que le met se confondait aux décors des assiettes.
La verrerie était en cristal aux chiffres de la famille. Au moment de porter un toast les invités firent timbrer les verres agréablement en harmonie.
L’accord des mets et des vins était subtil, on aurait entendu une mouche voler.
Les noisettes d’agneau furent accueillies avec la même satisfaction, cette fois-ci
il n’eut pas eu de repasse.
L’entremet était un savarin garni d’une macédoine aux fruits taillés en brunoise, (très petits dés). Je ne saurais jamais le prix global de ces déjeuners, mais le résultat pour l’entreprise était très positif, la satisfaction de nos employeurs fut au-delà de nos espérances, Francois-Isidore vint lui même présider la cérémonie de gratitude.
Il y eut une distribution d’enveloppes destinées à toutes et tous.
Etienne, me confira qu’il passât une partie de sa nuit à compter le contenu et réaliser ce qu’il lui arrivait. L’excellence et la gratitude avaient un prix.
4-La poursuite de notre mission.
Comme j’écrivais plus haut : le spectacle continue, nous avions à présent trois boss, trois présidents; Il fallait ‘’cerner’’ le dernier, le comprendre.
Il avait une pêche communicante, bref il était un beau gosse, un guerrier, il fallait à la fois anticiper, le guider, le suivre éventuellement mais, veiller sur lui.
Je le connaissais depuis quelques années, nous nous tutoyons je lui ai demandé si nous poursuivions cette forme de communications ou allions nous revenir à un rapport plus formel .
« On ne change rien, on ne change pas une équipe qui gagne, suffisamment diplomate, tu sauras toujours jusqu’où ne pas aller et que faire, tu es mon ami ?»
Je m’étais marcoté à la résidence, mes racines s’étaient profondément ancrées.
Je n’allais pas tarder à m’accrocher aux murailles ?
Un semaine suffit pour remettre de l’ordre dans la résidence.
On installa Francois-Isidore dans la suite au dessous celle de son grand père, la maison se rajeunit tout soudain avec l’arrivée de ce charmeur de charmant jeune
homme.
The mystery Butler | Jules mountbrion