Résumé de la fin de l'épisode précédent.
Nos invités partis, nous dinâmes en silence, nous retenions nos larmes jusqu’au moment ou il sorti de son silence: « Tu sais, me dit-il par bien des côtés tu lui ressembles, tu as une sensibilité semblable à la sienne, ta présence me rassure, il vit au travers de toi, vous avez beaucoup de points en commun dans la manière de percevoir et d’écouter l’autre »
Je ne m’attendais pas à cette confidence, je n’étais pas certain de la mériter totalement, était-il en train de faire un transfer affectif ?
J’avais un peu honte d’avoir manipulé les autres militaires pour rassurer mon monsieur.
Après l’avoir accompagné dans sa chambre et l’aidé à se coucher, je rejoignis la mienne: je m’habillais comme une momie, puis j’installais une chaise-longue sur la terrasse écoutant les vagues bercer cette splendide nuit basque.
Le faisceau lumineux du phare caressait le rocher de la vierge que j’apercevais au loin sur ma gauche balayé par un rayon de lumière intermittent.
Je confiais à dieu-le-père mes prières, pendant qu’un chapelet de larmes se formait sur mes joues glacées.
Episode 19
Notre séjour se terminait dans la paix et dans la sérénité par un dernier petit-déjeuner pantagruélique.
Pendant que monsieur lisait les nouvelles, j’allais ‘’faire’’ les bagages accompagné d’une femme de chambre et d’un chasseur.
Nous avions quitté Paris sans bagages ni sacs, il fallait improviser et s’adapter.
Nous quittâmes l’hôtel du Palais avec des cartons de charcuteries, de vins, de conserves, de souvenirs et divers achats dans des poches plastiques.
C’était un déménagement improvisé qui occupait le coffre et les places arrières du minibus.
Après avoir réglé la note de notre séjour, je distribuais des enveloppes pour remercier les personnels et, le concierge qui fut excellentissime par son efficacité.
Le chef concierge nous prêta un chasseur pour transférer nos emplettes dans notre jet.
Le vol se passa sans problèmes ainsi que le transfer vers notre résidence que nous retrouvions avec plaisir.
Le lendemain, monsieur retournait présider l’entreprise familiale et assurer son intérim ponctuel.
Ce soir-là, je commandais par internet notre dîner aussitôt livré par un cycliste charismatique.
Monsieur devait gérer un immense dossier de fusion-acquisition dont il était l’instigateur.
Ce dossier nécessitait quatre déplacements en cinq jours entre trois pays européens et la Suisse.
À ma grande satisfaction j’étais du voyage.
Le majordome endossait une nouvelle fois, l’uniforme d’officier d’ordonnance.
2- Nouvelle mission.
En collaboration avec la secrétaire du groupe nous préparions les étapes, le plan de vol, les escales, l’hébergement, la partie événementielle ainsi que les réjouissances.
Comme le disait Talleyrand: « on ne fait pas de bonne diplomatie sans bons déjeuners » alors on mettait les « petits plats dans les grands »
La logistique gastronomique était étayée par le Michelin & par le guide relais & châteaux.
Notre pouvoir de séduction avait un budget sans limites, nous avions donc sélectionné des étapes particulièrement séduisantes.
Le séminaire de travail débutait par un petit-déjeuner, les déjeuners étaient servis sans vins, tous les dîners étaient des ‘’galas dîners’’ beaucoup plus gastronomiques mais: rondement menés.
Vers 22.00, j’accompagnais mon président dans sa suite, comme tous les soirs, je l’assistais à enfiler son pyjamas en soie de la maison Zimmerli.
Puis, je repliais la garde robe du jour, je préparais celle du lendemain, je me retirais sans oublier de le lui souhaiter une douce nuit.
Avant de rejoindre ma chambre, j’allais faire une timide apparition au bar pour signer les notes de nos invités. En remontant j’allais m’assurer qu’il ne manquait de rien .
Le dernier week-end nous séjournâmes au Gstaad Palace dans le canton de berne en suisse. Les propriétaires: la famille Scherz étaient des parents de feu la femme de mon-monsieur.
Inutile de préciser que notre séjour se passa dans d’excellentes conditions.
La dernière soirée se termina à la cabane du Walig, un chalet alpin au saveurs et senteurs inoubliables.
Monsieur était fier d’informer son fils que l’empire familial était désormais un peu plus international. Cette nouvelle dimension serait annoncée dans les milieux financiers dans quelques jours pour une raison qui m’échappait.
Les affaires ont leurs mystères que les majordomes ne savent toujours pas interpréter.
3- Retour sur le plancher des vaches.
Nous quittâmes le Pays d’Enhaut: (l’Oberland) dans le mob « belle Époque » ( Le Montreux-Oberland-Bernois) Je recommande à mes lecteurs d’emprunter cette ligne merveilleuse ligne de train avant de mourrir ....C’est inoubliable.
Pendant notre croisière au pays des fromages, monsieur me parla comme jamais il ne m’avait parlé.
Bref, je résume son processus mental et ma complicité. Avant l’annonce de l’opération financière, il me conseillait fermement l’achat d’actions de sa société
ce que je fis aussitôt en arrivant à Genève.
C’est ainsi que je devins un petit actionnaire de la société qui m’employait.
Dans quelques années, le fils qui était au courant de cette opération, m’invitera aux assemblées auprès de la famille. J’étais devenu un actionnaire un peu plus averti et beaucoup plus privilégié que les marchés financiers...
4- Jules à la maison ...
J’appréciais la philosophie de vie de mon monsieur, d’ailleurs je la partageais au quotidien. Il ne pratiquait aucun excès, j’étais un peu comme lui: aucune suffisance beaucoup de discrétion et beaucoup de silence.
« Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse » cite Alfred de Vigny
dans la mort du loup, quelques fois le silence est souvent salutaire.
Revenus à Paris, j’avais deux gros chantiers à organiser. Le premier consistait à mettre en conformité et sécuriser l’installation électrique de la résidence.
Je préconisais l’installation de détecteurs de présence, à l’intérieur et à l’extérieur dans le parc reliés à une surveillance policière.
L’intérieur serait balisé par un cheminement lumineux discret relié à des batterie (de secours) pour signaler discrètement les circulations dans la nuit.
Je vieillissais en même temps que monsieur mais lui avait quelques longueurs d’avance. Je devais anticiper sur sa mobilité, son passage aux nonante années
m’inquiétait.
Le deuxième, consistait à recruter un majordome assistant, j’ignorais que se serait fastidieux.
Les appels d’offres lancés, je supervisais les installations selon une logique convenue en fonction de la configurations des lieux. La vocation première étant de sécuriser au maximum la résidence intérieur & extérieur.
J’en profitais pour faire adapter les salles de bain aux personnes à mobilité réduite et où âgées. Les améliorations portaient sur l’installation de sols antidérapants, d’un équipement de conforts dans les douches et les baignoires.
L’ensemble équipé de petits sièges et de rampes, enfin les toilettes seraient munies d’alarmes de rampes de sécurité.
The mystery Butler | Jules mountbrion