
Episode 06
Lors des déjeuner j'utilisais toutes mes compétences professionnelle
pour que ce fusse parfaitement parfait.
La demeure était équipée et dotée comme un palais princier, un fourneau de cuisine alimenté au bois de chêne me permettait de cuisiner confortablement.
Tout était figé, en parfait état plus la poussière d'époque.
J'avais fait l'acquisition d'un aspirateur dorsal avec des accessoires me permettant d'être efficace et d'accéder confortablement à l'inaccessible et mener une guerre aux microbes et â la poussière.
Les tapis anciens étaient pour certain usés et poussiéreux.
Nous contactâmes la maison Chevalier-conservation qui nous établit un devis raisonnable, se chargea du nettoyage et de la restauration des tapis, moquettes et tapisseries qui retrouvèrent une deuxième jeunesse grâce à leur savoir-faire exceptionnel à notre grande satisfaction.
Lorsque nous décrétâmes d'organiser les déjeuners familiaux une fois par mois;
je décidais de "m'attaquer" à la vaisselle, à la verrerie, et à l'argenterie.
Je faisais l'acquisition de "blanc d'Espagne", d'alcool à brûler, de brosses à dents souples, de terre de sommiéres , du vinaigre d'alcool blanc, du bicarbonate de soude alimentaire: la tornade blanche se profilait !
Je lavais délicatement dans un bassine tapissée par une vielle serviette éponge les verres dans de l'eau tiède avec un produit mir vaisselle, dans une deuxième bassine tapissée, je rinçais puis dans une troisième bassine de l'eau tiède avec du vinaigre blanc pour neutraliser le calcaire.
Les verres dorés et incrustés étaient dispensés du troisième bain afin de protéger le décor.
Les carafes étaient traitées de la même manière sauf l'intérieur qui était avec noyé une solution de gros sel et de vinaigre blanc.
La vaisselle précieuse était traitée pareillement, chaque assiette était rangée dans une enveloppe d'étoffe pour éviter qu'elles ne s'écaillassent.
Les services étaient de belle facture, chaque couvert était rangé dans une alvéole dans un beau coffre capitonné portant l'inscription Martin Guillaume Biennais orfèvre de l'Empereur et Roi.
J'entretenais les services avec du blanc d'Espagne mélangé à de l'alcool à brûler, j'appliquais la solution avec une brosse à dent souple, ensuite je polissais chaque couvert avec un bouchon en liège, enfin je terminais au chiffon en laine.
Les candélabres, les bougeoirs , les centres de tables, les grosses pièces étaient signées Odiot dont une imposante voiture à tranche.
Le tout était traité avec la même méthodologie, je mis des mois pour tout restaurer tout astiquer, tout conserver dans les règles de l'art.
On institua une fois par mois un déjeuner de gala dans la grande salle à manger avec un protocole et un cérémonial bien précis, ce qui me permettait de démontrer mes savoirs-faire, de redonner un lustre à la demeure et de redorer le blason de la maison fastueusement.
Les repas étaient toujours habillés et élégants: pas de jean's, pas de polo, pas de débraillés pas de portable à table.
L'artiste-fleuriste Moulié place du palais Bourbon s'occupait de la décoration florale somptueuse.
Le premier dimanche nous avions préparé un déjeuner avec des beignets de fleur de courgette en amuse-bouche , filets de soles panés frits sauce tartare en entrée suivi d'un poulet de bresse rôti à la broche jus à l'estragon pommes darphin et petits légumes farcis provençaux.....
Un Paris-Brest sublime revisité par la maison "pâtisserie de rêves" achevait le repas comme le bouquet final d'un feu d'artifice.
Deux maîtres d'hôtel cuisiniers prenaient en charge la logistique du service; j'étais toujours assis en face de mon monsieur donnant discrètement les consignes de service.
Les boissons chaudes, les infusions et les crus de cafés étaient bus autour du billard auprès de la grande cheminée du salon.
Une longue boîte de chocolats d'un mètre de long garnie par le maître chocolatier Patrick Roger escortait les boissons chaudes.
Nous étions ravi de recevoir, de commenter nos recettes faites maison aux hôtes de marque. Un compliment nous marqua particulièrement : Monsieur votre table est digne de recevoir une étoile au Michelin, que nenni nous n'ouvrions pas notre maison à n'importe qui ! même au bibendum en personne
Je vous retrouve avec plaisir, dans deux semaines pour un autre épisode de la vie de mon monsieur.
The mystery Butler | Jules mountbrion