Episode 04
Entré comme valet-majordome, je devenais petit à petit un assistant personnel spécialiste en conservation et en entretien du patrimoine et collections familiales.
Je ne vais pas décrire en détail, la préservation du patrimoine précieux j'avais un excellent maître, je l'écoutais, je l'aimais beaucoup car il me transmettais son savoir.
Je faisais sans cesse l'acquisition de nouvelles connaissances je m'enrichissais â son contact. Ma soif d'apprendre lui faisait plaisir.
En s'attachant à moi il retrouvait un fils: son fils aîné mort pour la France lors de la guerre d'Indochine .
Deux fois par semaine je faisais un ménage précautionneux ce qui me permettait d'encaustiquer avec des crèmes spéciales les belles reliures.
Une adorable femme de chambre-valet faisait le ménage général et les vitres.
J'ai mis presque deux ans pour venir à bout de la résidence ce qui nous permit de découvrir des xylophages et, aussitôt de les combattre.
Dans le grenier et la cave je fis pendant plusieurs jours consumer du souffre pour assainir l'atmosphère et éloigner les parasites et les rongeurs.
On m'avait conseillé l'excellente maison "Lecuyer" quincailler-droguiste au Vezinet- le Pecq dans laquelle je trouvais tout ce dont j'avais besoin avec les conseils en plus.
J'encaustiquais les bois anciens avec une cire maison élaborée à partir d'un bloc de cire d'abeille pure fondue mélangée à de l'essence de térébenthine.
J'appliquais au pinceau la cire qui embaumait la bibliothèque d'une odeur rassurante.
Deux jours après je cirais les bois avec une brosse douce puis, un vieux pull en laine usagé, enfin je réinstallais les traces écrites à leur place initiale.
Je m'étais fait fabriquer une planche â roulettes comme celle des mécaniciens automobile. Je m'allongeais dessus, je visitais le dessous des meubles que je traitais aussitôt avec la brosse aspirante de mon merveilleux aspirateur, puis j'appliquais un solution pour neutraliser la vrillette, l'aubier et les terribles termites dans toute la maison.
Équipé d'une brosse souple encaustiquée je cirais les beaux meubles intérieur extérieur ce qui me permit de découvrir des mécanisme astucieux dégageant des compartiments secrets et des estampilles.
Moment émouvant pour mon monsieur de découvrir des objets familiaux précieux, dissimulés resurgissant du passé grâce à un petit déclic que j'avais provoqué innocemment.
Dessous l'écritoire coulissant d'un bureau à cylindre, un espace aménagé contenait de nombreux documents manuscrits, actions, obligations, diplômes maçonniques .
Plusieurs pièces attirèrent particulièrement notre curiosité, il s'agissait de lettres de créances signées par Napoléon 1er et par Talleyrand ainsi qu'un rarissime brevet de chevalier de l'institutions du mérite militaire datant de 1759 date de l'instruction par Louis XV.
Nous remontions le temps avec ces objets plusieurs fois centenaire.
Le temps avait en parti effacé certains textes, il fut décidé de les ranimer et repigmenter les encres en partie estompées.
Mon monsieur n'aimait pas attendre il craignait de ne pas avoir assez de temps pour finir l'essentiel.
S'il fallait restaurer, réparer, traiter quelque chose il faillait aussitôt trouver l'artisan adéquat : sitôt-dit sitôt-fait ! si-possible rajoutai-je !
Lors d'un séjour à l'hôtel palais à Biarritz, nous fîmes appel aux talents et aux sciences de Max-Roger Gueguen héraldiste-enlumineur, fournisseur de l'hôtel de ville de Paris.
Max-Roger avait son attelier dans le pays Basque à l'ombre de la cathédrale de Bayonne place Pasteur.
L'enlumineur équipé d'une lampe et de lunettes spéciales, travailla sur un bureau-pupitre transparent et raviva, ranima, les textes avec une encre sépia de sa composition. Les résultats furent remarquables à la grande satisfaction de mon-monsieur ( M.M.)
Je vous retrouve avec plaisir, dans deux semaines pour un autre épisode de la vie de mon monsieur.
The mystery Butler | Jules mountbrion